James Rollins, La Sixième Extinction

Passion­nant et… terrifiant 

La vie sur Terre, au cours des der­nières 500 mil­lions d’années, a presque tota­le­ment dis­paru à cinq reprises à cause de périodes de gla­cia­tion intense, du réveil de vol­cans et de la chute d’une météo­rite dans le golfe du Mexique. De nom­breux scien­ti­fiques alertent, aujourd’hui, en démon­trant que la sixième a déjà com­mencé, occa­sion­née par l’Homme.

Charles Dar­win, en 1832, est à bord du HMS Beagle, dans les parages de l’Antarctique. Un vieux Fué­gien, qui leur sert de guide met en garde le capi­taine contre un lieu mau­dit. Mais, pour reven­di­quer une nou­velle terre vierge au nom de la Cou­ronne, l’expédition découvre l’horreur. Le capi­taine fait alors canon­ner les lieux afin que per­sonne ne revienne là.
Sur le lac Mono, en Cali­for­nie, de nos jours, Jenna Beck, une Ran­ger, attend que la der­nière visite gui­dée se ter­mine. Elle est accom­pa­gnée de Nikko, un husky sibé­rien de quatre ans. Alors qu’elle rêve à la côte­lette qu’elle va dégus­ter, elle reçoit un appel du régu­la­teur de ser­vice qui lui demande de pas­ser au site de recherches mili­taires, un appel d’urgence, incom­pré­hen­sible a été lancé. Sur place, elle ne remarque rien d’anormal. Le régu­la­teur la rap­pelle. Il a eu l’armée et connais­sance du contenu du mes­sage où une voix fémi­nine pani­quée ter­mine son mes­sage par : “Tuez-nous… tuez-nous tous.” C’est alors que le haut de la col­line explose libé­rant un mur de fumée. Quand Jenna voit un gros lièvre sur­gir de ce nuage, s’effondrer vic­time de convul­sions, elle com­prend qu’elle doit fuir plus que rapi­de­ment.
À Santa Bar­bara, Pain­ter Crowe pré­pare son mariage avec Lisa Cum­mins en se disant qu’il est un sacré vei­nard. Cepen­dant, ces pré­pa­ra­tifs l’ennuient. Aussi, quand il reçoit un appel d’urgence de Kat, son adjointe, il n’est pas agacé, voyant là une occa­sion de pen­ser à autre chose. Il ne se doute pas ce que lui réserve cet appel, bien que s’attendant au pire…

La Sixième Extinc­tion coïn­cide avec la dixième enquête de la Force Sigma tra­duite en France et le dixième anni­ver­saire de la paru­tion du pre­mier opus, La Cité de l’enfer (City Édi­tions). Par contre, aux USA, James Rol­lins fera paraître le tome qua­torze au début de 2019. La Sigma Force est char­gée de gérer les menaces d’ordre scien­ti­fique ou tech­no­lo­gique à l’échelle inter­na­tio­nale. Elle est rat­ta­chée à un organe du minis­tère de la défense des Etats-Unis.
James Rol­lins reprend les tra­vaux de quelques scien­ti­fiques, s’appuie sur leurs études pour conce­voir une intrigue riche en actions et rebon­dis­se­ments, une his­toire étayée sur des don­nées pré­cises. Il met en place une série d’événements se dérou­lant en trois lieux dis­tincts et qui ont des réper­cus­sions les uns sur les autres.

Le roman­cier défi­nit les points de vue dif­fé­rents déve­lop­pés par des éco­lo­gistes, entre les par­ti­sans de la pré­ser­va­tion et les pré­co­ni­sa­teurs d’une adap­ta­tion rai­son­née aux évo­lu­tions. Il reprend cette situa­tion véri­fiée selon laquelle le conti­nent Antarc­tique n’a pas tou­jours été cou­vert de glaces, thème déjà uti­lisé par exemple, par René Bar­ja­vel pour son for­mi­dable roman La Nuit des temps paru en 1968.
Il expli­cite ce qui se trame dans les labo­ra­toires, l’objet de recherches plus ou moins hasar­deuses qui risquent de don­ner des résul­tats spec­ta­cu­laires mais catas­tro­phiques à plus ou moins court terme. C’est ainsi que, depuis quelques années, des centres de recherche tra­vaillent à faire revivre des espèces dis­pa­rues depuis long­temps, scrutent les “bio­sphères de l’ombre”, déve­loppent des virus indes­truc­tibles, inventent l’AXN

D’abord roman d’aventures et d’actions habi­le­ment mises en œuvre, La Sixième Extinc­tion apporte nombre d’informations tant scien­ti­fiques qu’historiques et offre un récit attrac­tif mais alarmant.

serge per­raud

James Rol­lins, La Sixième Extinc­tion (La 6ème Extinc­tion) tra­duit de l’anglais (États-Unis) par Les­lie Boitelle-Tessier, Fleuve noir, juin 2018, 594 p. – 21,90 €.

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