Cyrano de Bergerac (Edmond Rostand/Olivier Mellor)

Lensemble ne laisse pas de don­ner le sen­ti­ment d’une redondance

Certains des acteurs inter­viennent dans le hall, puis lorsque le public s’installe. L’action semble se construire pro­gres­si­ve­ment, par le biais de quelques répliques, grâce à la mise en place des musi­ciens. C’est d’abord la ren­contre d’une bande de com­pères, qui prend la forme d’une fête posi­ti­ve­ment désor­don­née. On assiste à des jeux de scène inven­tifs, mais dont le sens ne s’impose pas. L’intention est de dyna­mi­ser la pièce par une scé­no­gra­phie déca­lée ; ainsi la spon­ta­néité des atti­tudes contraste avec le carac­tère châ­tié du lan­gage. On explore avec plus ou moins de bon­heur un vaste spectre musi­cal. La diver­sité des musiques, la géné­ro­sité de Jean-Jacques Rou­vière donnent une verve enjouée au spec­tacle, qui semble se nour­rir de la fri­vo­lité des pro­cé­dés uti­li­sés, sans cepen­dant par­ve­nir à trou­ver son rythme avant la deuxième partie.

L’ensemble ne laisse pas, en effet, de don­ner le sen­ti­ment d’une redon­dance. La pièce, déjà un brin pré­cieuse, risque de perdre en lisi­bi­lité du fait des sophis­ti­ca­tions de la mise en scène. On com­prend bien que le met­teur en scène tra­vaille sur des effets de contraste, mais la fina­lité des pro­cé­dés uti­li­sés n’est pas suf­fi­sam­ment lisible. Heu­reu­se­ment, les moments graves de séduc­tion sans fard sont trai­tés au ras du texte. Cette œuvre semble déjà trop expli­cite pour être encore ouverte par des mises en valeur scé­no­gra­phiques. Toute cette équi­pée sans fil conduc­teur prend son sens à terme, dans les tou­chantes der­nières scènes, pré­sen­tées plus sobre­ment, juste nuan­cées de cocas­se­rie. La repré­sen­ta­tion n’évite pas les lon­gueurs, notam­ment dans ces inter­mèdes musi­caux qui paraissent par­fois trai­tés pour eux-mêmes. Fina­le­ment cette ver­sion de Cyrano laisse un agréable sou­ve­nir ; elle appa­raît comme un diver­tis­se­ment bien senti mais res­tant peu prégnant.

chris­tophe giolito

Cyrano de Ber­ge­rac d’Edmond Ros­tand

Mise en scène : Oli­vier Mellor

Avec : Jean-Jacques Rou­vière, Marie-Béatrice Dar­denne, Adrien Michaux, Ste­phen Sze­kely, Fred Eggin­ton, Rémi Pous, Domi­nique Her­bet, Vincent Teper­nowski, Denis Ver­be­celte, Fran­çois Decayeux, Marie Laure Bog­gio, Michel Fon­taine, Mylène Gué­riot, Karine Dedeur­waer­der, Jean-Christophe Binet, Oli­vier Mel­lor, et Nico­las Auvray.

Lumière, régie géné­rale : Benoît André ; musique ori­gi­nale : Séve­rin Jean­niard ; séno­gra­phie : Noé­mie Bog­gio et Alexan­drine Rol­lin ; cos­tumes, maquillages, coif­fures : Héléne Falé ; son : Chris­tine Moreau ; maître d’armes : Patrice Camboni.

Pro­duc­tion : Com­pa­gnie du Ber­ger, avec le sou­tien du Conseil Régio­nal de Picar­die, Conseil géné­ral de la Somme, DRAC Picar­die, Spe­di­dam, Comé­die de Picar­die, Com­mune de Curlu, Com­mune de Maurepas.

Com­pa­gnie du ber­ger, 57 rue du Para­clet, 80000 Amiens, tel. 06.32.62.97.72 ; compagnie@compagnieduberger.fr

Rela­tions publiques : Marie Cha­bre­dier ; groupes@comdepic.com ; tel. 03 22 22 24 77

Théâtre de l’épée de bois, Car­tou­che­rie, route du champ de manœuvre, 75012 Paris, www.epeedebois.com

Du 6 novembre au 2 décembre, du mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 18h, durée 3h.

Tarif de 10 à 18€.

Le texte de la pièce est paru en 1999 aux édi­tions Gal­li­mard, dans la col­lec­tion Folio.

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