Le paradoxe des mots et des silences : entretien avec Valentine Oncins (Visible)

Auteure sin­gu­lière à la fois ana­lyste et créa­trice au sens plein du terme, Valen­tine Oncins crée des coïn­ci­dences entre les signes de divers lan­gages. Entre autres avec Jac­quie Bar­ral, elle offre  le pas­sage du deux à une œuvre (…) pour poser le « paraître ensemble ». Mais il s’agit là d’une ré-apparition dans un lieu « en repons ». Mots et images créent un hymen par­ti­cu­lier là où les mots com­plètent des blancs et les images des silences en ce qui ondule entre ten­sion et aban­don.
Jaillit une « com­mu­nauté inavouable » (Blan­chot) pour la tra­ver­sée de fron­tières, l’effacement des bords afin d’ouvrir à un nou­veau pays et pay­sage livresques, optiques et pro­lon­ger l’invisible et l’indicible.

Visible, des­sin ori­gi­nal de J. Bar­ral, Voix de Papiers, col­lages par sai­sie pho­to­gra­phique de J. Bar­ral, en vagues, Lepo­rello et cou­ver­ture en séri­gra­phie de J.Barral, De l’ombre au pay­sage, dessin/photo de J. Bar­ral,  Le châ­teau inté­rieur, avec pho­to­gra­phies et col­lage de J. Barral.

 Entretien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
L’inconnu.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Les cau­che­mars d’enfance s’évanouissent peu à peu.

A quoi avez-vous renoncé ?
A répondre à cette question.

D’où venez-vous ?
Mys­tère pour moi.

Qu’avez-vous reçu en dot ?
Le para­doxe et l’incompatibilité de contrastes.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Contact de l’eau.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres poètes ?
Je ne sais pas si je le suis et quelles sont les différences.

Com­ment définiriez-vous votre approche du tra­vail avec Jac­quie Bar­ral ?
C’est un tra­vail clos sur son monde. On peut donc écrire faci­le­ment sur du visuel à interpréter.

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
Les cou­leurs dans un tableau abstrait.

Et votre pre­mière lec­ture ?
“Prière de l’âne”.

Quelles musiques écoutez-vous ?
Tout ce qui res­semble à une pul­sa­tion, à un rythme, avec une fer­veur pour les voix et le chan­ge­ment de gamme en demi-ton.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
Les livres de Borges.

Quel film vous fait pleu­rer ?
Un film de J. Cassavetes.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Un sourire.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Oser écrire, ce fut sou­vent, mais ne pas fina­li­ser l’envoi, ce fut souvent.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Jérusalem.

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
.…..

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Le visage attendu.

Que défendez-vous ?
.….

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas ? “
.…..

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
—-

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Est-ce vrai­ment publiable ?

Pré­sen­ta­tion et entre­tien réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 16 juin 2017.

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