Evanescence et immanence
Magali Ballet organise ses photographies en séries d’images et unités de préoccupations. S’y mêlent territoires naturels et visions oniriques. Surgit un espace sidéral, vacant, démesuré que l’artiste vêt d’un derme gris et selon des arrimages particuliers. Une rumeur séculaire remonte sous les ombres et des ourlets de brumes.
Des clameurs sourdes jaillissent de la pénombre. Toute allure avance comme un amas de ronces. Le paysage semble dénué d’appâts mais ce qui est tamisé d’un givre photographique rend le monde inépuisable. L’aube chamaille son ardeur aux ténèbres.
Là où se répand l’ombre, une clarté a lieu, chemine, s’étend. Sous l’équivoque de la présence et dans le jeu de la répétition, un monde du silence avance entre évanescence et immanence. L’œuvre enrichit le mystère de la nature dans la traversée des feuillages : s’y hissent des chemins sous les ramures.
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jean-paul gavard-perret
Magali Ballet, Paysage soi, Editions Unes, Nice, 2018.
Merci beaucoup pour ce regard dans “le monde inépuisable“des images.