collectif, Hugo Pratt — Lignes d’horizon

Corto, ma non troppo

Superbe ouvrage que ce livre-accordéon ou lepo­rello  (24x25 cm, inséré dans une jaquette à l’américaine, avec rabats de 10 cm) concocté en par­te­na­riat par les édi­tions courtes et longues et le Musée des Confluences et publié à l’occasion de l’exposition épo­nyme« Hugo Pratt, lignes d’horizons » au musée des Confluences, à Lyon, du 7 avril 2018 au 24 mars 2019.
Quoi de mieux pour dia­lo­guer avec l’œuvre majeure du 7eme art  que l’on doit à l’Ita­lien  Hugo Pratt  (1927–1995, un artiste qui s’est fait un nom dans la bande des­si­née en don­nant nais­sance au marin roman­tique Corto Mal­tese, un anti héros idéa­liste qui explore les quatre coins du globe, du « Grand Nord » au « Grand Océan ».

L’ouvrage met en effet  expli­ci­te­ment en cor­res­pon­dance les mul­tiples sources eth­no­gra­phiques muséales de Pratt et leur retrans­crip­tion en matière de bande des­si­née – quoiqu’il vau­drait mieux parle dans ce cas d’école de « lit­té­ra­ture des­si­née », comme le sou­ligne le pas­sion­nant entre­tien avec Thierry Wen­ding (anthro­po­logue et cher­cheur au CNRS) et Ser­gio Purini (conser­va­teur hono­raire des col­lec­tions Amé­rique  aux Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles).
Que l’on soit ama­teur de longue date de l’univers cor­té­sien ou néo­phyte, ces «  Lignes d’horizon » bien nom­mées per­mettent de com­prendre com­ment Pratt, à l’image de son porte-parole, se nour­ris­sait d’influences on ne peut plus cos­mo­po­li­tiques emprun­tées à ses voyages, ses ren­contres, ses lectures.

Le vis-à vis entre les images, les extraits ori­gi­naux de planches et les objets de col­lec­tions pré­sen­tés dans l’exposition attestent com­bien l’imaginaire de Pratt, certes ancré dans la maté­ria­lité du réel, savait pour­tant le trans­cen­der en méta­mor­pho­sant le donné en du pen­sable, en migrant en per­ma­nence de l’Ici à l’Ailleurs.
Cette remar­quable confron­ta­tion entre le des­sin et la géo­gra­phie, le trait gra­phique ou l’aquarelle et les cultures ne donnent qu’une envie  (à ne point modé­rer) : se pré­ci­pi­ter au Musée des Confluences et relire l’oeuvre com­plète dédiée au grand  Corto Mal­tese !

fre­de­ric grolleau

col­lec­tif, Hugo Pratt — Lignes d’horizon, lepo­rello, Edi­tions courtes et longues / Musée des Confluences, avril 2018,  48 p. — 16,00 €.

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