Les peintures, photographies et dessins récents réalisés sur iPad ou sur support classique (à partir de photographies) par David Hockney fomentent une insolence joyeuse. L’artiste se sert des technologies de manière classique. Il ne cherche pas l’innovation pour elle-même. La photographie – plus particulièrement — est très référentielle au sein de ses perspectives inversées (le « dada » et l’innovation de l’artiste).
Quant aux images numériques, elles ne dématérialisent pas le réel mais restent proches du toucher (ne serait-ce que par la technique même de création puisque la main caresse l’écran).
Surgit une sorte de liberté qui se communique au regardeur tant la virtuosité de l’Anglais est forte. L’iPad lui permet de travailler sans peinture, sans assistance et « sans s’essuyer les doigts » (sauf quand il prenait du jaune ajoutait ironiquement l’artiste). Et l’humour reste toujours présent dans l’œuvre.
Tout devient de l’ordre de la griserie et de l’amusement là où l’artiste se voit pratiquement à l’œuvre. Ajoutons qu’il s’est fait coudre une poche à tous ses vêtements pour garder toujours sa tablette avec lui afin, dès que le besoin s’en fait sentir, de poursuivre son travail sur la transparence et la diaphanéité
jean-paul gavard-perrret
David Hockney, Portraits & Pictures of Daily Life, aux deux galeries Lelong et Cie, Paris, du 25 mai au 13 juillet 2018.