Journal intime de Nicolas II. Décembre 1916-juillet 1918, présentation et notes de Jean-Christophe Buisson

Le mar­tyre du der­nier tsar

En juillet pro­chain, nous com­mé­mo­re­rons le cen­te­naire du mas­sacre de la famille impé­riale russe. Dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, en effet, les bol­che­viks éli­mi­nèrent le tsar Nico­las II, sa famille et leurs der­niers ser­vi­teurs dans la cave de la mai­son Ipa­tiev.
Nico­las II, c’est le Louis XVI russe qui toute sa vie rédi­gea un jour­nal intime dont les deux der­nières années sont publiées par les édi­tions Per­rin avec une très belle pré­sen­ta­tion de Jean-Christophe Buisson.

Des com­mé­mo­ra­tions ? Il y en aura fort peu en vérité. Car cet évé­ne­ment, réa­lisé dans le plus grand secret, fut vic­time d’un mémo­ri­cide. Le pou­voir com­mu­niste et ses mul­tiples relais à l’étranger jetèrent une chape de plomb sur ses corps dis­sous à l’acide.
La fin de l’URSS et le cou­rage poli­tique de Boris Elt­sine qui auto­risa l’inhumation des dépouilles dans la cathé­drale Saint-Pierre et Saint-Paul de Saint-Pétersbourg déchira le voile de l’oubli.

Pour­quoi lire ce jour­nal de Nico­las II qui, au pre­mier abord, peut paraître bien terne ? La rai­son en est simple : le lec­teur décou­vrira le vrai visage de Nico­las II, un homme simple, uni à son épouse et à ses enfants par un amour immense ; un tsar déchu, aux mains de ses geô­liers, aban­donné de tous y com­pris de ses cou­sins Wind­sor, qui conserva ses habi­tudes de vie simples, « à l’anglaise » ; un pri­son­nier mar­chant vers la mort que l’on sent arri­ver page après page, au fur et à mesure des trans­ferts de rési­dence qui depuis Tsars­koïe Selo le condui­ront avec les siens à Ieka­te­rin­bourg ; un chef d’une famille étreinte par l’angoisse pour la santé du tsa­ré­vitch, unie par la force de leur foi, et fina­le­ment apai­sée devant la fin iné­luc­table.
Mais, en fin de compte, pour­quoi s’intéresser à cette famille dont la mort finira pas être noyée dans celles des mil­lions de vic­times du com­mu­nisme dans le monde ? Jus­te­ment parce que son mas­sacre, décidé par Lénine lui-même, la pro­fa­na­tion des dépouilles, le refus de leur don­ner une sépul­ture autre qu’un char­nier annoncent ce que sera la répres­sion inhu­maine que l’hydre tota­li­taire infli­gera à toute l’humanité pour la régénérer.

fre­de­ric le moal

Jour­nal intime de Nico­las II. Décembre 1916-juillet 1918, pré­sen­ta­tion et notes de Jean-Christophe Buis­son, Per­rin, mai 2018, 241 p. — 18,00 €.

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One Response to Journal intime de Nicolas II. Décembre 1916-juillet 1918, présentation et notes de Jean-Christophe Buisson

  1. jill

    Merci felicien,je suis preneur

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