La vie, la musique et la métaphysique
Il existe dans ce superbe album du « Simple Minds » revisité à une sauce année 10. Tout y est superbement lancinant. Certes, il y a dans cet opus une référence à la montagne sacrée des hindous mais il reste très rock indé expérimental. Et le groupe effectue un grand pas en avant eu égard à son précedent « Either That Or The Moon » (2016).
L’album est à la hauteur de ses ambitions. Et pour une fois, la « guest » invitée sur l’album n’est pas anecdotique. La chanteuse Najma Akhtar (qui a déjà collaboré avec Robet Plant et Jimmy Page) apporte une couleur particulière aux deux derniers morceaux de l’album. Elle le transforme et l’emporte vers « des cieux inconnus » (Baudelaire).
Nulle question pour autant de passer le reste de l’album aux oubliettes. Guitare fuzz et reverb, section drums-basse (Frank Van der Polek a remplacé le bassiste original), comme la voix de Jonty Balls, créent au sein de mélodies planantes un ensemble d’exception qui sait allier des structures connues à une atmosphère originale en perspective d’avenir.
Les îles Féroé où ce Om Parvat Mystery a été enregistré semblent, par leur univers, parfaitement convenir à la poésie sonore d’un tel trio britannique. Il est à suivre de près dans ses éjaculations d’atomes. Elles résonnent contre le vide et rebondissent sur la pluie d’une région si rude. La vie, la musique et la métaphysique qu’elle induit y adhèrent.
jean-paul gavard-perret
Desert Mountain Tribe, Om Parvat Mystery, label Membran / Modulor / Differ-ant, 2018.