Erwin Olaf, Queen Máxima and her daughters (exposition)

Les inter­dites d’Erwin Olaf

Dans les pho­to­gra­phies d’Erwin Olaf les amou­reuses ne semblent plus pou­voir bou­ger. Elles res­tent sidé­rées non par le plai­sir mais une attente qui génère des cau­che­mars éveillés. L’angoisse sourde empêche d’accomplir un seul pas. Et ce, mal­gré tout le mal qu’elles se donnent pour renaître ou entrer dans le néant. Reste la part de lumière qui échappe à la nuit et que l’artiste hol­lan­dais retient sans arra­cher toutes les ombres. Chaque corps ou visage qu’il soit blanc ou cara­mel pos­sède une étrange beauté. Elle l’arrache au réel sans pour autant le faire bas­cu­ler dans le rêve.

Ses pho­tos de la reine Màxima et ses filles répondent du même impé­ra­tif. Et si Erwin Olaf cultiva sou­vent les scènes gro­tesques et orgiaques, ici les impres­sions de malaise s’effacent. La beauté des corps méduse : le tra­vail du numé­rique peau­fine la per­fec­tion des visages inson­dables entre gra­vité et sou­rire.
L’artiste ne cherche pas à « psy­cho­lo­gi­ser » ses por­traits. En émerge une pré­sence atten­tive sans com­plai­sance, juste la dis­tance qui convient à une forme de res­pect qui refuse tout « chromo ».

jean-paul gavard-perret

Erwin Olaf, Queen Máxima and her daugh­ters, expo­si­tion, Gro­nin­ger Museum. Du 26 avril au 17 mai 2018.

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