Un plaisir de lecture « en sauts et gambades »
Cet ouvrage est le premier de la collection « La diagonale de l’écrivain » des éditions Z4. Elle a pour but d’ouvrir sur des aspects périphériques d’auteurs en des textes dont le genre hybride n’imposerait pas à priori une publication livresque.
Celui qui offrit chez le même auteur des textes majeurs « Soleil se mire dans l’eau » (avec Florence Daudé), « Mortelle faveur et j’entends les chiens » donne ici un texte sur sa démarche en confrontation avec les photographies de Florence Daudé prolongé par une dérive sur le haïku et une vision d’une femme de lettres oubliée : Isabelle de Charrière (“Belle de Zuylen”), éphémère amante de Benjamin Constant.
Avec simplicité et alacrité, l’auteur, plus que de disserter, propose deux promenades intelligentes sur à la fois sa conception de l’art et un épisode plaisant et cuisant de l’histoire littéraire. Le premier texte est sans doute plus conséquent. Mais le second ne manque pas de piments et d’ouverture. Les deux permettent — chacun à leur manière — de s’égarer sous des ramures convaincantes et impertinentes.
C’est un plaisir de lecture « en sauts et gambades ».
jean-paul gavard-perret
Philippe Thireau, Le bruit sombre de l’eau — Flamme vive, Z4 éditions, 2018, 76 p., –9,50 €.