Manu Larcenet (scénario et dessin) / couleur : Patrice Larcenet, Une aventure rocambolesque de… Vincent Van Gogh : “La Ligne de front”

Avec La Ligne de front, Manu Lar­ce­net se lâche et balance son désar­roi à la face du monde !

Cette année, au prin­temps, Lar­ce­net se déchaîne, donc : La Ligne de front sort en même temps que le second tome du Com­bat ordia­nire, “Les Quan­ti­tés négli­geables”.

 “La Ligne de front”, dans la série Une Aven­ture rocam­bo­lesque de…, place Vincent Van Gogh sur le front de la Pre­mière Guerre mon­diale. Le peintre est chargé de retrans­crire sur ses toiles “l’esprit de la guerre”, pour que le pré­sident du Conseil puisse mieux sai­sir l’état d’esprit des hommes du front. Et Van Gogh d’approcher peu à peu la ligne de front, avec ses déser­teurs, ses obus, ses tran­chées, ses sol­dats morts-vivants et toute son hor­reur. Voilà pour lui une vraie bonne rai­son de faire écla­ter son désar­roi à la face du monde.

 

Rien n’est épar­gné à Van Gogh et il ne nous épar­gnera de rien : la guerre est laide, dégueu­lasse, sale, bête. Elle détruit les hommes - pas seule­ment leur corps, leur âme aussi. Pour­tant la sen­si­bi­lité de l’artiste va être subli­mée. Capable de voir ce que les autres ne font que devi­ner, Van Gogh se découvre des affi­ni­tés avec celle que tous les sol­dats craignent, la mère des obus, avant de disparaître…

 Après une intro­duc­tion dans laquelle les fans de Lar­ce­net retrou­ve­ront avec délec­ta­tion le ton de Bill Baroud, l’auteur ne se contient plus et se lance dans un véri­table pam­phlet. Contre la guerre, contre l’idiotie de ceux qui dirigent d’en haut, contre les cen­seurs et les artistes mon­dains, contre la bêtise du grand public inca­pable de chan­ger ses habi­tudes et de quit­ter ses bas ins­tincts (Parce que c’est ça qu’y veut, le grand public, Général…des FEMMES À POIL !!!), Manu Lar­ce­net suit sa verve et joue pour l’Art contre la guerre. Le trait est trou­blé, les trognes sont sombres, les visions rouges et les tableaux… jaunes !

Je ne vous racon­te­rai pas la fin, sachez qu’elle a les yeux verts et que j’en aurais pleuré. Avec cet album, Lar­ce­net a osé le coup de gueule, le déstruc­turé et l’hommage pic­tu­ral. S’il sur­prend, s’il dérange, “La Ligne de front” est un album écrit avec les tripes, au fil de la plume et du pin­ceau, avec la rage de dire.

 

Mar­tin Zeller

 

Manu Lar­ce­net (scé­na­rio et des­sin) / cou­leur : Patrice Lar­ce­net, Une aven­ture rocam­bo­lesque de… Vincent Van Gogh : “La Ligne de front”, Dar­gaud, coll. “Pois­son Pilote”, 2004 — 48 p. — 9,45 €.

 

  

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