Alex Alice & Thimothée Montaigne, Le Troisième Testament — Julius : Livre 5

Une conclu­sion en apothéose

Après Le Troi­sième Tes­ta­ment, en quatre tomes, Julius, le pré­quel, se ter­mine avec ce cin­quième opus.
Le mys­té­rieux séna­teur Modius ini­tie le Sar Ha Sarim aux Ténèbres dans les ves­tiges d’une cité mau­dite enfouie par Dieu lui-même.
À Jéru­sa­lem libé­rée des Romains, les pri­son­niers sont extraits de leurs cel­lules. Mais la haine entre les Zélotes et les Sicaires per­dure. Alors qu’un homme va abattre Julius qui reste pros­tré dans un coin, Shem s’interpose. Il lui décrit alors la situa­tion, qu’il a tenté de retrou­ver le cadavre sup­pli­cié du Sar sur le Mont des Crânes. Il demande où se trouve le rou­leau que Julius a rap­porté. Ce der­nier lui répond l’avoir confié à Joad qui l’a mis en sécu­rité au Temple. Mais Shem vou­drait que Julius reprenne son rôle de géné­ral pour arrê­ter le conflit fra­tri­cide des rebelles Zélotes contre Sicaires et faire face aux Romains qui vont reve­nir.
Mais ils ne sont pas les seuls à mena­cer Jéru­sa­lem. Sar Ha Sarim, qui veut le Troi­sième Tes­ta­ment, a pris la tête des hommes-corbeaux, ces guer­riers immor­tels pour conqué­rir la ville, s’emparer enfin de ce rou­leau et révé­ler au monde son contenu…

Avec ce cin­quième livre de Julius, Alex Alice opère une jonc­tion par­ti­cu­liè­re­ment réus­sie avec sa série ini­tiale et donne une conclu­sion en apo­théose. À croire que ce pré­quel a été écrit en même temps que Le Troi­sième Tes­ta­ment, ce récit qui débute en 1287, dans le comté de Mar­bourg, avec un héros qui emprunte aux traits de Sean Connery.
Le scé­na­riste pro­pose un récit divisé en trois cha­pitres, trois volets qui dévoilent les phases évé­ne­men­tielles et expli­citent les liens entre les dif­fé­rents inter­ve­nants. Com­bi­nant les fon­da­men­taux de la quête ini­tia­tique, de la fable éso­té­rique, des faits his­to­riques, des thèmes païens et reli­gieux, des des­tins bri­sés, quelques élé­ments de fan­tas­tique, Alex Alice offre un récit par­ti­cu­liè­re­ment riche et attrac­tif. Il campe une gale­rie de per­son­nages aux carac­tères tour­men­tés, ani­més d’une pas­sion exa­cer­bée tant par des sen­ti­ments humains que des élans religieux.

La mise en page de Thi­mo­thée Mon­taigne est mar­quante. Il se dégage de son des­sin une puis­sance qui se retrouve dans l’expressivité de ses pro­ta­go­nistes, dans les décors. Il réa­lise des vues admi­rables de Jéru­sa­lem et signe des com­bats d’une forte inten­sité. Le dyna­misme du récit trans­pa­raît dans toutes les vignettes.
Une superbe série qui méri­tait d’être écrite pour pro­lon­ger la magie du Troi­sième Testament.

serge per­raud

Alex Alice (scé­na­rio, sto­ry­board, cou­ver­ture), Thi­mo­thée Mon­taigne (des­sins) & Fran­çois Lapierre (cou­leurs), Le Troi­sième Tes­ta­ment – Julius — Livre 5, Glé­nat, coll. “Gra­fica”, février 2018, 80 p. – 18,50 €.

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