Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé, Missa est. Initiation à la messe romaine

La redé­cou­verte d’un tré­sor liturgique

En 2007, le pape Benoît XVI pro­mul­gua le motu pro­prio Sum­mo­rum Pon­ti­fi­cum. Ce texte est une véri­table révo­lu­tion au sein de l’Eglise catho­lique. Les effets s’en feront sen­tir pen­dant des décen­nies. Met­tant fin à une situa­tion ambi­guë, il libé­ra­lise l’exercice du culte tra­di­tion­nel, dit tri­den­tin, et devenu forme extra­or­di­naire du rite romain.

C’est une révo­lu­tion car cette messe était tenue sous sur­veillance, can­ton­née à des réserves d’Indiens, sous l’œil vigi­lant d’un clergé mar­qué le gêne pro­gres­siste de la tabula rasa. Désor­mais, chaque prêtre peut, sur la demande d’un groupe de fidèles, célé­brer la messe sous cette forme, dans le res­pect de la Tradition.

Or, après qua­rante ans de ghet­toï­sa­tion, cette litur­gie demeure incon­nue de la majo­rité des fidèles. Il suf­fit de se pro­me­ner dans les paroisses rurales de France pour se rendre compte à quel point elle a été éra­di­quée des esprits. Il faut donc saluer l’initiative du père Laurent-Marie Poc­quet du Haut-Jussé.

Dans ce livre court et clair, en un mot péda­go­gique, il explique ce qu’est cette messe. Son intro­duc­tion donne le ton. Il ne s’agit pas d’un ouvrage polé­mique, d’un brû­lot ali­men­tant les polé­miques qui déchirent le monde catho­lique depuis 40 ans. Bien au contraire, son but est de faire com­prendre la réa­lité de cette litur­gie, les gestes, les chants, les prières, etc.

Au fil des pages, le lec­teur remar­quera le rôle de la Tra­di­tion, de la trans­mis­sion sécu­lière, de la richesse de l’héritage accu­mu­lée depuis 20 siècles dans la litur­gie romaine qui est tout sauf immo­bile. Cette litur­gie s’est construite à tra­vers les âges. Elle relie le fidèle à l’histoire de son Eglise et à ses dogmes les plus fon­da­men­taux. Cette litur­gie n’attire pas seule­ment par sa beauté, par l’émotion qu’elle peut sus­ci­ter. Elle a conservé la réa­lité du sacré.

On com­prend pour­quoi Benoît XVI œuvre à l’union de ces deux litur­gies, à leur pré­sence au sein du rite romain, afin qu’elles s’enrichissent l’une l’autre. Mais pour cela il faut connaître la forme extra­or­di­naire. C’est fait avec ce livre.