Guillaume Musso, Un appartement à Paris

Quand l’Art rime avec danger 

Guillaume Musso fait désor­mais par­tie des auteurs fran­çais contem­po­rains les plus lus dans le monde, et cha­cun de ses livres ren­contre un suc­cès auprès du grand public. Après s’être fait connaître avec des romans oscil­lant entre fan­tas­tique et réa­lité comme Et après, Sauve-moi et des romances ryth­mées par des enquêtes poli­cières (La fille de papier, L’appel de l’ange), l’auteur s’essaie depuis ses der­nières paru­tions au thril­ler, en res­tant fidèle à son modèle d’écriture : courts cha­pitres, his­toire très ryth­mée et riche en rebon­dis­se­ments, ‘twists’ plus ou moins impré­vi­sibles.
Un appar­te­ment à Paris ne déroge pas à cette règle. Après un début qui peine un peu, on est vite intri­gué par cette his­toire qui prend place cette fois dans le monde fermé de l’art.

Made­line, ex-flic lon­do­nienne, décide enfin de se poser un peu et de ten­ter d’oublier les décon­ve­nues de son passé, en louant un appar­te­ment à Paris. Dans le même temps, Gas­pard, dra­ma­turge à suc­cès, vient se reti­rer à Paris, loin du tumulte des fêtes de fin d’année, afin d’écrire son pro­chain ouvrage. Mais, suite à une méprise, tous les deux, se retrouvent à coha­bi­ter dans le même ate­lier d’artiste. Très rapi­de­ment, cha­cun est intri­gué par la per­son­na­lité et l’histoire per­son­nelle de Lorenz, peintre dis­paru dans des cir­cons­tances tra­giques.
Les deux co-locataires vont se lan­cer dans la quête des der­niers tableaux de Lorenz, met­tant à jour un secret ter­ri­fiant, qui va les bou­le­ver­ser beau­coup plus qu’ils ne l’auraient pensé et les for­cer à oublier leurs dif­fé­rences pour faire écla­ter la vérité sur une affaire cri­mi­nelle vieille de quelques années.

Guillaume Musso réus­sit à tra­vers ce roman à esquis­ser un por­tait de per­son­nages aux mul­tiples couches, où cha­cun révèle dif­fé­rentes facettes à la lumière des évé­ne­ments nar­rés ici. Sa plume glisse telle un habile pin­ceau pour nous livrer une intrigue hale­tante. Ceux qui cri­ti­que­raient encore les auteurs ‘popu­laires’, qui se lisent faci­le­ment dans un train, ou qui pen­se­raient que l’Art n’est acces­sible et com­pré­hen­sible qu’à un petit nombre, devront bien admettre ici que Guillaume Musso s’est riche­ment docu­menté sur le monde de l’art, et qu’il a aussi le mérite de vul­ga­ri­ser le street-art dans les aven­tures de ce duo impro­bable.
Ex-flic et dra­ma­turge tor­turé ne font pas for­cé­ment bon ménage dans cette enquête très colo­rée. L’auteur nous fait éga­le­ment retrou­ver Made­line, tête d’affiche de L’appel de l’ange, une femme en souf­france, ron­gée par la soli­tude et les hor­reurs ren­con­trées dans son métier. Il rend l’existence de Lorenz très cré­dible en insé­rant de faux extraits de jour­naux, ency­clo­pé­dies, et per­met ainsi à tout un cha­cun de s’imprégner de son uni­vers artis­tique, et donne envie d’en décou­vrir plus, peut-être en fran­chis­sant l’entrée d’un des musées cités dans le roman.

En ouvrant les portes de d’ Un appar­te­ment à Paris, vous serez plongé dans les affres de la créa­tion, de Paris à New York, en ouvrant grand les yeux sur le monde qui vous entoure.

franck bous­sard

Guillaume Musso, Un appar­te­ment à Paris, Pocket, 2018,  544 p. — 8,10 €.

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