La cause universelle n’est peut-être pas ce qui agite l’Italienne Liana Zanfrisco. Du moins pas en totalité. Elle préfère montrer de manière insolente ce qui en reste, ce qui est de trop ou qui lui manque. Elle abandonne volontairement les lignes droites pour emprunter des chemins de traverse en toute déraison. Ce n’est pas là être inique mais juste.
L’artiste ne cherche pas à faire de nous les bons citoyens de la République de Platon mais d’agréables convives de déjeuners sur l’herbe (ou ailleurs). Pour elle, qu’une pierre lancée en l’air retombe n’est pas un mal mais qu’elle y rebondisse n’est pas mieux et il ne faut pas pour une telle Assomption s’en remettre à Dieu. Sa piété ne va pas jusque là et cesser de voir en l’artiste une nouvelle « Pietà ».
Dissolvant les apparences comme les idées immédiates de la conscience et de l’inconscient, l’indocile s’indigne des places minimes accordées aux autres. Mais rien n’est proposé avec violence. La révolte reste drôle et tempérante. Preuve qu’il existe dans l’art de peindre celui de la vie. Il ressemble parfois à une figue demeurée vivante sur son arbre en plein hiver. Ce qui ne veut pas dire que l’artiste s’en remette à la seule providence.
Elle préfère une bienveillance drôle qui ne se soumet jamais à l’assujettissement du réel tel qu’il est. Femme d’image, Liana Zanfrisco donne de l’air au monde sans obéir à l’ordonnance du Tout. Elle préfère — même en peignant un plafond — tendre vers le bas pour le redresser, même si les situations semblent intempestives plus que naturelles.
jean-paul gavard-perret
Liana Zanfrisco, Coffret, Maison Dagoit, Rouen, 2018 — 25,00 €.
… perfettamente chiaro questo racconto sui miei disegni.
Grazie
Liana