Entre déconstruction et reconstruction, les portraits de Giulia Andreani brouillent les normes, créent des torsions. Ils obligent à plonger en eaux troubles. Le réel du visage reste présent mais comme démenti. L’artiste le dégage de son étau physique sans toutefois le porter vers le vice de l’idéalité.
La langue plastique se fait aussi sourde que légère. Elle métamorphose son modèle. Toute une narration avance pour séparer l’être du réel au profit d’extases nues. Cela ne revient pas pour autant à ranimer les fantasmes mais à se dégager de l’enchevêtrement obligé pour un autre beaucoup plus sérieux que ludique.
« Dégainés », les portraits restent des signalétiques mais ils échappent à la seule fonction de communication et de référence d’une identité. Ils atteignent un rôle supérieur en ouvrant l’imaginaire par de tels (dé)montages et métamorphoses plastiques.
jean-paul gavard-perret
Giulia Andreani, Intermezzo, VNH Gallery Paris, du 17 mars au 28 abril 2018.