Nathalie Collange, Mini book

Retour aux fondements

Dans leurs “gris­brouillages” qui mixent l’animalité à l’humain, les œuvres de Natha­lie Col­lange pos­sèdent une sau­va­ge­rie sub­stan­tielle née sans doute des racines afri­caines de l’artiste auto­di­dacte. Une éja­cu­la­tion de matière et sève de sang noir brouille les lignes afin que tout s’unisse (mots com­pris) au sein d’un flux.
C’est là reve­nir à ce qui est nu, à une médi­ta­tion où l’anthropomorphisme n’est plus cen­tral en des enche­vê­tre­ments instables et mou­vants impré­gnés d’émotion pre­mières. Dans la richesse des mou­ve­ments contra­riés les images ne sont jamais simples. Elles sont issues de fibres mus­cu­laires, de la rétine, de la mémoire et de l’âme pri­mi­tive et bien sur du geste créateur.

Il faut pro­gres­ser à tra­vers des rythmes d’essences tel­lu­riques. Et les contem­pler long­temps pour en cer­ner les détails. On peut défi­nir ce mini livre comme le nou­veau bré­viaire païen où l’image est bien plus intime que les confes­sions nar­cis­siques. Bas­quiat n’est pas loin. Existent un savoir brut, satur­nal mais vital, des méta­phores ouvertes, des balan­ce­ments, rep­ta­tions, gra­vi­ta­tion en fidé­lité aux fon­de­ments pre­miers qui ne peuvent être abattu.
Mieux : ils avancent et nous guettent.

jean-paul gavard-perret

Natha­lie Col­lange, Mini book, Mais­son Dagoit, Rouen, 2018 — 3,00 €.

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