Serge Le Vaillant, Bourvil, le jeu de la vérité

Un ouvrage qui se démarque du lot de publi­ca­tions en cette année anniversaire

Paru à l’occasion du qua­ran­tième anni­ver­saire de la dis­pa­ri­tion de Bour­vil, cet album mise sur des choix de maquette quelque peu désuets (et d’autant plus char­mants), dic­tés par la volonté de recons­ti­tuer l’esprit et le contexte d’une époque. L’auteur a eu la bonne idée d’inclure dans son ico­no­gra­phie, outre les pho­tos de l’artiste, des images et des docu­ments qui créent une toile de fond pour le par­cours de Bour­vil, et dont l’aspect ins­truc­tif aug­mente l’intérêt du livre.
On appré­cie aussi les repro­duc­tions de pochettes de disques, de livrets de chan­sons et d’autographes. L’ensemble des illus­tra­tions témoigne d’un souci de variété tel qu’on en ren­contre plus sou­vent dans les expo­si­tions com­mé­mo­ra­tives que dans les Beaux-livres, et l’on ne peut qu’en féli­ci­ter Ber­na­dette Caille à qui l’on doit la recherche ico­no­gra­phique de l’ouvrage.

Nos impres­sions du texte sont plus miti­gées. On l’aurait pré­féré moins suc­cinct, plus pré­cis (Serge Le Vaillant songe trop rare­ment à citer les dates) et mieux relu : à maints endroits, des mal­adresses d’expression ou des incor­rec­tions en gâchent l’effet. Cepen­dant, l’écriture est très plai­sante dans d’autres pas­sages, et l’on y per­çoit à tout moment un amour pro­fond de l’artiste et de l’homme Bour­vil, qui rend le livre attachant.

 

En outre, Le Vaillant fait bien res­sor­tir, en sui­vant les étapes de sa car­rière, l’idée que Bour­vil avait une palette d’expressions très éten­due, allant en matière de chan­son du paillard à l’attendrissant, et en matière de jeu, du comique faus­se­ment naïf de son per­son­nage type, à la noir­ceur (Thé­nar­dier) ou au registre grave (For­tu­nat, le père dans Le Che­min des éco­liers, Mat­tei dans Le Cercle rouge…).

 

Alors que nombre de cri­tiques ont ten­dance à pré­sen­ter l’acteur Bour­vil comme enfermé, à une ou deux excep­tions près, dans la drô­le­rie, Le Vaillant montre que sa car­rière au cinéma est net­te­ment plus variée que cela, et issue d’une vraie volonté de se renou­ve­ler. Si l’ouvrage n’avait que ce mérite, ce serait déjà suf­fi­sant pour qu’il sorte du lot des publi­ca­tions qui visent sur­tout le grand public, et où l’on retrouve géné­ra­le­ment tous les cli­chés asso­ciables à leur sujet.

a. de lastyns

 

   
 

Serge Le Vaillant, Bour­vil, le jeu de la vérité, Edi­tions Jacob-Duvernet, octobre 2010, 141 p.-, 24,95 €

 
     

 

 

 

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