La portée politique, métaphysique du propos n’est jamais mise en exergue
Le plateau est structuré par une muraille en fond de scène, ainsi que par une excroissance végétale qui trône au centre, surmontant un roc. Pendant que le public s’installe, une vidéo montre des ouvriers qui montent une colonnade. Tout de suite après un monologue de Dionysos, entrent les Bacchantes, portant en chœur leurs invocations initiatiques. Arrive le roi, censé dire la loi. On assiste à l’opposition renouvelée entre l’ordre et le principe de la régénération.
Les questions théologiques sont posées d’emblée ; Penthée, le sang neuf de la royauté, rejette le culte de Dionysos. Ce conflit d’instances déterminantes apparaît restreint à un duel entre des personnes. Seules les Bacchantes, par le rythme de leur scansion, parviennent à suggérer quelque transe, la présence d’une force qui conditionne en portant chacune au-delà d’elle-même.
La pièce semble engager le spectateur à l’identification. On sympathise volontiers avec les personnages. Mais la portée politique, métaphysique du propos n’est jamais mise en exergue. De la sorte, la représentation, parfaite en son genre, ne porte pas plus loin qu’elle-même. La mise en scène, qui entend procéder d’une actualisation, se met pourtant au service strict de l’esprit du texte. Sobre, le propos est inscrit dans un décor statique, qui n’utilise pas les projections vidéo qui encadrent la représentation.
Un travail impeccable, manquant d’intention, donc tombant à l’horizontale. Les comédiens paraissent livrés à eux-mêmes ; seules les Bacchantes, bien installées dans leur collectivité, développent une belle allégresse. La démarche, appliquée, reste sans adresse.
christophe giolito
Les Bacchantes
d’Euripide
Mise en scène Bernard Sobel
en collaboration avec Michèle Raoul-Davis
Crédit photo : J. Bosson et H. Bellamy
Avec Eric Castex, Manon Chircen, Salomé Diénis Meulien, Claude Guyonnet, Jean-Claude Jay, Matthieu Marie, Sylvain Martin, Vincent Minne, Asja Nadjar, Tchili, Alexiane Torres.
Texte français Michèle Raoul-Davis ; collaborations artistiques Betsy Jolas, François Raffinot ; scénographie Jacqueline Bosson ; son Bernard Valléry ; lumière Vincent Millet ; vidéo Florent Ruch et Tchili ; costumes Élodie Madebos ; assistanat à la mise en scène Sylvain Martin
Création au Théâtre de l’Epée de Bois du 11 janvier au 11 février 2018
Cartoucherie Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Réservations : 01 48 08 39 74 / http://www.epeedebois.com/un-spectacle/les-bacchantes/
Du 11 janvier au 11 février 2018
Du jeudi au samedi à 20h30 Samedi et dimanche à 16h00
Le dimanche 4 février, rencontre à l’issue de la représentation, coordonnée par Marie-Josée Sirach du journal L’Humanité, entre Bernard Sobel, Michèle Raoul Davis et les journalistes du syndicat de la critique.
Production déléguée : Compagnie Bernard Sobel Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National et le soutien amical du Théâtre du Soleil. La Compagnie Bernard Sobel est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication – DGCA et bénéficie du soutien de la Ville de Paris.
tres bonne mise en scene . une homogeneité parfaite . permettant de prendre plaisir au, texte d’Euripide . ert d’a
les comédiens sont excellents surtout dans les rôles où ils donnent
la parole en de longues tirades au fait tragique . bonne adaptation du texte d’Euripide . C’est un thèatre de la PAROLE .qui nous rapporte des témoignages sur des actions sanglantes , épiques qui font le drame et qu’on ne voit pas mais qui nous sont rendus extrêmement vivantes . une petite réserve pour les costumes en général que nous aurions aimé plus grecs , blancs , écrus .
les bacchantes ressemblaient un peu au rôle de sorcières dans Shakespeare .