Traverser les portes comme des miroirs ?
François Jacqmin sait que le réel n’est qu’un mot. Mais l’on s’y cogne comme à une porte. Dès lors, le poète plutôt que de lui opposer la passion de l’illusion en provoque l’élision. La porte dérobée et fermée s’entrebâille, s’ouvre. Bref, elle devient praticable. Le réel se transforme en mécréance au moment où le poète reste ce qu’il est : l’instable voyeur des « saisons » et de leurs impermanences.
Chaque texte moucheronne en des puissances d’anamorphoses et de variances. L’écriture tient le rôle de socle et de sac non pour noyer les chatons mais pour y mettre les dominos de l’inquiétude et l’ajustoir de leurs tourments.
Dans un tel livre la ressemblance avec le tout-venant de la nature ou de l’espèce qu’on nomme humaine vaque en ses tristesses et ses joies. Le poème propose au réel un séjour inhabituel. Mais peut-être le plus illusoire des espoirs. Car, après tout, est-il possible de traverser les portes comme des miroirs ? Par défaut, la pensée bée près d’une tasse de café au lait couleur paille.
jean-paul gavard-perret
François Jacqmin, Le Domino gris, Le Taillis Prés, Belgique, 2017, 154 p. — 18,00 €.
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Sylviane Benigni
sylviane.benigni@hotmail.fr
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