Dorothée Wycart : avec le temps
Dorothée Wycart ne s’est pas « contentée » (si l’on peut dire) d’évoquer la maladie dont il est encore difficile de prononcer le nom : elle l’a vécue dans sa chair pendant cinq ans jusqu’à sa rémission après un parcours de la combattante. Les images de l’artiste disent ce que les mots ne peuvent pas montrer. Ce qui au passage évite tout pathos et permet au regardeur — pour peu qu’il ait attention à l’autre (ou à lui-même…) – de compléter le « discours » par ce qu’il sait de la maladie, des traitements et de l’hospitalisation.
En effet-miroir, Dorothée Wycart partage une épreuve non sans une certaine distance. La « politesse » de l’image offre ici non une idéologie de la pathologie mais un parcours où tout passe par le silence du ou de la patiente. Il devient visible là où une forme d’enfermement et d’isolement se trouve subsumée, au-delà du parcours photographique, par les dessins de l’artiste qui mettent en sandwich cette tranche de vie au milieu du volcan.
jean–paul gavard-perret
Dorothée Wycart, Journal 25/01/2010 — 17/01/2015″, Editions ARP Publishing, 2017. Une éditions complétée paraîtra en juin 2018.