La force des situations, des couleurs et des sensations
Jacqueline Dauriac travaille à Paris et Ivry-sur-Seine. Ses œuvres sont reconnues de manière internationale. Elles sont des propositions de champs de sensations et perceptions à travers divers types de médiums et stratégies et par des jeux impressionnants de couleurs. La « théorie » de l’artiste peut se synthétiser par la formule qu’elle donne à propos d’un de ses médiums de prédilection : « ne pas faire de la photographie mais avoir affaire à elle ». Le tout avec impertinence et finesse.
Ce qui n’est pas simple : « La difficulté de prendre conscience d’un mode de perception est plus grande que celle qui consiste à prendre conscience d’un objet pour lequel toute notre éducation est formulée et est confirmée par les modes sociaux de consommation. » précise la créatrice. Elle ne mâche pas forcément le travail au regardeur. Le moment artistique de chaque œuvre induit trois « lieux » : celui du contexte, le lieu de la présentation et celui de l’œuvre.
Mais là encore l’artiste a soin de nuancer : « Il ne s’agit pas à proprement parler d’un travail « in situ » mais « in tempo-senso » ». La présence est sans cesse reprise, retravaillée afin d’offrir une acmé à la sensation là où l’image, quelle qu’en soit la nature, n’est pas reflet ou miroir mais lieu d’échange pour entrer dans le flux des sensations. Dès lors partant d’une idée « conceptuelle » l’œuvre devient son inverse ( le « perceptuel ») en jouant avec les sens du spectateur selon tout un panel de couleurs et de narrations.
jean-paul gavard-perret
Galerie Isabelle Gounod, Paris.