La syntaxe les dessins et des peintures de Jacqueline Devreux donnent les couleurs d’un dialogue entre elles comme avec les voyeurs. Ils ne savent lesquelles préférer car l’artiste leur propose d’aller voir ce qu’ils ne savent pas encore mais aiment trouver. Un régime volcanique avance par sous-entendus et effets d’interstices. Chaque fois, le regardeur croit retrouver la même femme mais elle ne s’y retrouve qu’emmêlée, démultipliée : il écoute le battement du corps : parfois la femme rougit, parfois ose l’impudeur et s’amuse. Dessins et peintures deviennent des couplets dont le refrain reste à la créatrice.
Elle ouvre des réflexions et des sensations à travers des perspectives aux enchantements décalés. Tout un affolement est cartographié de manière ludique. Ce qui compte reste la fouille et le fouillis organisé. L’art revient à la vie, à son intensité avec ombres et périphéries vaguement esquissées. Jacqueline Devreux n’a donc cesse d’augmenter la feinte de proximité. Elle donne immédiatement de la profondeur et du relief aux chemisiers entrouverts.
Elle ne dissocie rien mais raconte en évitant le début et la fin. Elle crée du rythme — en fin de compte — dans le labyrinthe des lieux et des rencontres. Demeure toujours un énigmatique centre, un théâtre d’un rapprochement toujours différé. La narration demeure un piège là où la femme possède une personnalité fabuleuse ou farceuse. Elle donne du sel à la vie : le regardeur titube sous le charme et flanche là où l’artiste fait voir mais ne montre pas tout ce qu’il voudrait voir.
jean-paul gavard-perret
Jacqueline Devreux, Epicerie Fine, dessins et peintures récentes, Galerie Pierre Hallet, Bruxelles, du 16 décembre 2016 au 4 février 2018.