Jean-Blaise Djian, Olivier Legrand & Nicolas Ryser, Les Derniers Argonautes — t.3 : “L’Orbe du monde”

Jason a repris du service…

Les dieux se taisent et les hommes en sont acca­blés. Un oracle, en transes, dicte une mis­sion pour faire ces­ser cette situa­tion. Il faut rame­ner l’Orbe du monde ! Quelques aven­tu­riers relèvent le défi. Un groupe com­posé de Jason, et son navire, du prince Lei­tos, de Sharra l’amazone, de Nes­sia la sor­cière… part pour l’Hyperborée où doit se trou­ver l’objet de leur quête. Les péri­pé­ties ne manquent pas pen­dant le voyage et les sur­vi­vants abordent enfin l’île d’Hyperborée. Ils en com­mencent l’exploration. Après quelques heures de marche ils ren­contrent les pre­miers habi­tants des lieux, des cyclopes géants. La bataille s’engage quand l’un d’eux leur jette un rocher. Ils reçoivent un secours bien venu d’un groupe d’humains. Le chef, qui se nomme Telion, explique que les Fomo­riens sont leurs enne­mis et emmène le petit groupe à Bele­rion, leur cité, pour être pré­senté au roi Par­tho­lon.
Jason et ses com­pa­gnons pro­fitent de la très aimable hos­pi­ta­lité de leurs hôtes et cherchent à mieux connaitre leur société. Ils apprennent ainsi que ce peuple n’a pas besoin de dieux qu’il a l’Arbre de Vie. Lei­tos est appro­ché par la prin­cesse Alba, fille du roi, qui s’intéresse for­te­ment à lui. C’est après une céré­mo­nie rituelle qu’ils apprennent que l’Orbe de monde est dans l’Arbre de vie. Mais, com­ment le ramener ?

Dans ce troi­sième et der­nier tome, les scé­na­ristes donnent leur vision du monde Hyper­bo­réen, cette sorte de para­dis loin­tain (de la Grèce antique), le séjour des Bien­heu­reux. Si Bien­heu­reux il y a, c’est qu’ils n’ont pas besoin de dieux. Ils semblent com­mu­nier avec la nature par le biais de cet arbre sacré. Mais les hommes peuvent-ils se pas­ser de dieux ? Ceux-ci ne sont-ils pas omni­pré­sents, jouant sadi­que­ment avec les créa­tures dont ils sont les créa­teurs ?
Les scé­na­ristes mènent une réflexion dans ce sens tout en don­nant dans leur récit une large place à l’action. Qui pousse les hommes à se battent, à s’entredéchirer, si ce n’est les dieux ? Mais ces der­niers, hypo­cri­sie suprême ou magni­fique pirouette séman­tique, ne manipulent-ils pas leurs pan­tins sans que ceux-ci en soient conscients ? Qui parle vrai­ment ? Les dieux ou leurs repré­sen­tants autoproclamés ?

Au-delà de l’action, du récit emprun­tant à une mytho­lo­gie si riche, les scé­na­ristes ne s’amusent-ils pas à nous inter­pel­ler à nous faire s’interroger sur la nature humaine, son rap­port à son envi­ron­ne­ment et à ses croyances ineptes ? Nico­las Ryser, qui assure le gra­phisme, offre des des­sins aux traits pré­cis, se rap­pro­chant de la ligne claire chère à l’École Belge. Si les per­son­nages sont épu­rés, ils sont très expres­sifs. Avec le jeu des cou­leurs il met en scène des phases de l’action avec une domi­nante de rouge dans les affron­te­ments san­glants, une domi­nante de blanc quand les dieux éblouissent les hommes.
L’Orbe du monde clôt de belle façon ce trip­tyque attrayant par la vision nou­velle d’un épi­sode de cette mytho­lo­gie grecque, inépui­sable source de récits.

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serge per­raud

Jean-Blaise Djian & Oli­vier Legrand (scé­na­rio), Nico­las Ryser (des­sin et cou­leurs), Les Der­niers Argo­nautes - t.3 : L’Orbe du monde, Glé­nat, coll. “Gra­fica”, sep­tembre 2017, 48 p. – 13,90 €.

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