Paul Armand Gette, L’aurore se lève – Sources, Fontaines & Soulagements (exposition)

Roses rosses

C’est tou­jours bien entouré (ici par Enna Cha­ton, Léa Sot­ton) que Gette pro­pose une recherche dont les pré­mices remontent à 1986, « date à laquelle je fis part à Ber­nard Mar­cadé du fait que je voyais dans les tableaux de Lucas Cra­nach, repré­sen­tant Fon­tis Nym­pha…, une mic­tion d’Artémis que le peintre nous sug­gère – le jet de la déesse sor­tant d’une source bien évo­ca­trice d’un sexe fémi­nin ». Quelques années plus tard, bai­gnant dans de si bons hos­pices de baume, il s’occupa des « Mens­trues de la déesse » (1994). Mais cela laissa froid le public.
Qu’importe : le pli était pris. Et le ver dans le fruit ico­no­claste. La Femme Source resta au cœur de ses pré­oc­cu­pa­tions. Il reprit par la suite, pour la nom­mer, le titre du manus­crit conservé à la Biblio­thèque Cen­trale de Zurich, « Aurora consur­gens », en l’intitulant « L’aurore se lève » selon une posi­tion à laquelle Mur­nau n’avait pas son­gée. Gette pri­vi­lé­gia « l’enluminure mon­trant une femme source en déci­dant de ne pas m’occuper de la sym­bo­lique mais de m’en tenir à ce que je voyais ». Et ce, parce qu’il resta pris dans son goût pour ce qui coule et selon une for­mule qu’il syn­thé­tise ainsi : « Après la contrainte, la liberté après la sus­pi­cion, la confiance ».

Pour cette expo­si­tion, l’artiste passe « d’une pro­po­si­tion syl­vestre et Arté­mi­siènne à une évo­ca­tion du pas­sage, de l’enfance à l’adolescence ». S’y retrouvent ses modèles de « Col­lege girl » et de « Nature morte pas si morte que ça ! ». Mais l’œuvre phare est un ensemble sur le thème du sou­la­ge­ment accom­pa­gné de « La figue écla­tée » – en mémoire à l’amie japo­naise de Gette : Tomoko.
En une scé­no­gra­phie par­faite,  les œuvres de l’artiste et de ses « muses » conjuguent fruits de la pas­sion et cas­cades (entre autres) et offrent bien des aurores aux doigts de rose par un art qui, au mes­sage, pré­fère les fra­grances de situa­tions « ouvertes».

jean-paul gavard-perret

Paul Armand Gette, L’aurore se lève – Sources, Fon­taines & Sou­la­ge­ments, Gale­rie Jean Brolly, rue de Mont­mo­rency, Paris3ème, du 26 octobre au 25 Novembre 2017.

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