Loin de ses ruines du passé et en optant pour les modernes, Amélie Labourdette renvoie le paysage italien autant à une utopie qu’une dystopie par des images poétiquement violentes. Elles tiennent d’un land-art, de la science fiction, comme de l’art de la ruine cher à la peinture romantique allemande façon Ugo Friedrich. La nature reprend le dessus sur les constructions humaines laissées à l’abandon suite à des impérities.
La main noire de la mafia, le mépris du bien commun, l’illégalité des projets, etc., laissent autant de trous que d’ouvertures architecturales réduites à des silhouettes étranges et fantomatiques. La photographe saisit une archéologie particulière du présent en des restes, fragments, indices. Morceaux d’autoroutes, villas inachevées sont métamorphosés : il s’agit moins de documents que d’une poétique de l’inachèvement avec tout ce que cela sous-entend.
jean-paul gavard-perret
Amélie Labourdette, Empire of Dust, Galerie Thierry Bigaignon, Paris, du 9 novembre au 23 décembre 2017.