James R. Hannibal, Section 13, Livre 1 : “Jack et le Bureau Secret”

Polar, action, magie…

À Londres, un homme en noir use d’insectes-drones pour neu­tra­li­ser un gar­dien et s’introduire dans la grande Tour de l’Horloge où il modi­fie des élé­ments.
Jack et Sadie, 13 et 8 ans, sont arri­vés à Londres avec leur mère. Elle les laisse à l’hôtel pen­dant qu’elle part à la recherche de leur père dis­paru. Sadie s’ennuie vite et convainc son frère d’aller cher­cher à man­ger. Dans le hall, elle voit un homme qu’elle prend pour son père et dis­pa­raît de la vue de Jack. Jack se sent mal. Ses sens sont exa­cer­bés. Les sons, les odeurs, les cou­leurs déclenchent un maël­strom dans son cer­veau. Après une course hale­tante, il retrouve sa sœur mais a besoin d’un endroit tran­quille pour réflé­chir sur leur retour à l’hôtel. Ils sont devant une bou­tique qui res­semble à un maga­sin d’antiquités quand un homme en noir les bous­cule, les obli­geant à entrer… dans le Bureau des objets per­dus, Branche de Baker Street. Ils sont alors pris par des tra­cas­se­ries admi­nis­tra­tives et Jack fait la connais­sance de Gwen, une appren­tie qui, très vite, lui apprend la vérité sur sa réelle per­son­na­lité. Il pos­sède le don de retrou­ver les objets per­dus. Il est un Tra­queur comme l’est son père et comme l’était son grand-père. Et ce don, il va devoir le mettre en œuvre car l’Horloger le met au défi de retrou­ver l’Ardente, une pierre qui ren­ferme les secrets de l’histoire de Londres s’il veut revoir son père vivant…

Le récit pré­sente volon­tai­re­ment de nom­breuses réfé­rences à Sher­lock Holmes, en hom­mage au Grand Détec­tive. Le siège du Bureau Secret se situe à quelques dizaines de mètres du 221B Baker Street. Ce numéro était, à une époque, une entrée secrète. Un détec­tive y a logé… Cepen­dant, la plus large par­tie de l’intrigue s’appuie sur le grand incen­die de Londres, en 1666, qui détrui­sit pra­ti­que­ment toute la cité fai­sant des mil­liers de vic­times. Le feu a pris dans une bou­lan­ge­rie et s’est pro­pagé, compte tenu de la nature des habi­ta­tions, très vite, débor­dant les faibles moyens de lutte. Le roman­cier donne une dimen­sion éso­té­rique à cet incen­die, assorti d’un sombre com­plot.
James R. Han­ni­bal construit un uni­vers à la fois très actuel, avec des outils d’aujourd’hui qui voi­sinent avec des pra­tiques qui relèvent de la fin du XIXe siècle. Emprun­tant aux pro­cé­dures admi­nis­tra­tives de l’époque vic­to­rienne, il s’amuse à dénon­cer une admi­nis­tra­tion tatillonne, cam­pée sur des pré­ro­ga­tives et des usages d’un autre temps. Il orga­nise une société où la magie est très pré­sente, une struc­ture gou­ver­ne­men­tale adap­tée à cet envi­ron­ne­ment par­ti­cu­lier. Il anime, ainsi, un minis­tère des Dra­gons dont les agents regardent avec condes­cen­dance ceux du minis­tère des Secrets ou celui des Tra­queurs. Il orga­nise une ville dans la ville, un réseau spé­ci­fique de métro avec des entrées secrètes dans les toi­lettes. Devant la mine éton­née de Jack, le roman­cier qui dis­tille des pépites humo­ris­tiques tout au long de son his­toire, fait dire à Gwen : “Pour­quoi crois-tu qu’il soit tou­jours impos­sible d’entrer dans des toi­lettes publiques, à Londres ?

Hanni­bal prend pour décor les prin­ci­paux monu­ments de la ville et les intègre dans son récit, cha­cun ayant un rôle à jouer. Le récit est porté par deux prin­ci­paux pro­ta­go­nistes, Jack, dit Jack-le-Chanceux, et Gwen, deux ado­les­cents. Le pre­mier pos­sède le don de retrou­ver, la seconde maî­trise l’art de la réflexion et de la déduc­tion. Ils forment, à l’instar du duo Holmes-Watson, une paire d’enquêteurs où cha­cun déploie ses com­pé­tences.
Avec Jack et le Bureau Secret, James R. Han­ni­bal pro­pose un roman très agréable à décou­vrir qui fait attendre une suite qu’on sou­haite aussi délicieuse.

serge per­raud

James R. Han­ni­bal, Sec­tion 13, Livre 1 : Jack et le Bureau Secret (The Lost Pros­perty Office), tra­duit de l’anglais (USA) par Faus­tina Fiore, Flam­ma­rion Jeu­nesse, sep­tembre 2017, 400 p. – 15,00€.

1 Comment

Filed under Pôle noir / Thriller

One Response to James R. Hannibal, Section 13, Livre 1 : “Jack et le Bureau Secret”

  1. Sylvie

    Je l’ai dévoré. Vive­ment la suite!

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