Ann Loubert – taches et trames
Dans les oeuvres d’Ann Loubert une simple courbe dit combien la créatrice ne se permet pas la moindre digression, le moindre geste fantôme. Créer revient à identifier quelque chose de subtil qu’il ne convient pas de détruire mais d’isoler, de retenir en une sorte d’état pur du désir face à la capacité de destruction du quotidien.
L’ombre se distingue du référent par ce que l’artiste en dégage en son expressionnisme minimaliste.
L’ostentation est subtile, elle participe à la présence d’une nature érotisée par un effet de caresse. Les formes bruinent avec douceur, elles dansent hantées de rythmes sur le support, coulent avant de passer leur chemin. Restent des signes d’écume, des graines dans le désert blanc. Tout est léger, une clarté défait la nuit, là où rien ne se referme.
C’est l’ordonnancement par les rythmes, le souffle. Le silence bat, pulse. Tout est point d’élan, intimité au sein d’une traversée.
jean-paul gavard-perret
Ann Loubert, exposition, Numaga, Colombier (Suisse), du 23 septembre au 29 octobre 2017.