Ursula Biemann contre vents et marées
Face à l’approche apparemment descriptive des vidéos et photographies d’Ursula Biemann, nul ne peut dire qui du temps ou du paysage se métamorphose. Les prises donnent chair aux lieux. Lesquels restent grâce à l’artiste un énoncé mental et sensoriel. Si bien que nous appartenons par la persistance de telles lucioles à la même terre que l’auteure.
Celle-ci nous fait retrouver le nord et nous éveille au peu que le monde risque de devenir à force d’ “oublis” ou d’erreurs. Il reste bien sûr les « merveilleux nuages » chers à Baudelaire. Tous ne sont pas noirs : mais cela suffit-il à faire un monde ? L’artiste zurichoise travaille, lutte, expérimente afin que cette couleur n’ait pas le dernier mot. C’est pourquoi en dépit de la marche inquiétante du monde elle en appelle à des images premières afin que le paysage ne s’estime pas qu’à l’aune du néant.
La créatrice revendique la vie et son travail en demeure la méditation « positive » (mais en rien positiviste) même s’il ne faut jamais en attendre un gain au sens étroit du terme. Elle permet au regardeur de s’accrocher au futur en revendiquant la lumière contre la cécité volontaire des réflexions à court terme. Multipliant les prises, Ursula Biemann croit en une autre histoire. Dans ce but, elle crée des images « avènementiellee » empreintes de sobriété fortement poétique. La photographie et la vidéo permettent de quitter le temps du supplice et débouchent sur l’éclosion d’œuvres panoramiques.
Diverses thématiques esthétiques, géographiques et politiques s’y synthétisent. Exit la déploration, la lamentation face à des tombeaux collectifs. L’artiste crée un chiasme historico-géographique afin de proposer une vision d’un temps à l’état pur. Se développe une esthétique plus de l’après que de l’avant.. Formes et couleurs lévitent dans le paysage. Il prend à témoin le regardeur afin qu’une lumière de limbe ou de nuée coule sur lui pour une extase nue.
jean-paul gavard-perret
Ursula Biemann, Fucking Beautiful,Galerie Magda Danysz, 78 RUE AMELOT, 75011 Paris.
Ce verbeux verbiage n’a d’équivalent que l’absence totale de sens artistique de ce “fucking beautiful” boursouflé de vide qui porte vraiment mal son nom, même au second degrés. . Regardez Cremaster ça va vous faire du bien.
Pingback: L’exposition FUCKING BEAUTIFUL prolongée d’une semaine @ Galerie Magda Danysz | Analix Forever's Blog