Camille Moravia, Première histoire(s) (exposition)

L’une est l’autre

La Non-Maison a décidé de « sor­tir des white cube et des espaces d’expositions tra­di­tion­nels. Les murs plus blancs que blancs, le béton plus gris que gris ne laissent fina­le­ment que peu de place à la neu­tra­lité ». Qui de mieux sinon Camille Mora­via pour inau­gu­rer une his­toire nou­velle ?
L’exposition est pen­sée avec le lieu et réa­li­sée en son sein, sur une péniche pari­sienne, non loin de l’endroit où Anaïs Nin s’était éta­blie pour rece­voir auteurs, artistes, amis, amants, amantes. Elle le sur­nomma « Nanan­ke­pi­chu » (« La non-maison »).

C’est l’occasion pour Camille Mora­via de créer à tra­vers Anaïs Nin une explo­ra­tion « entre les pho­to­gra­phies de famille, la mémoire des murs et la vie domes­tique réelle de cette péniche ». L’artiste pro­pose une explo­ra­tion de l’intime dans ce qui tient d’un récit auto­bio­gra­phique et d’une fic­tion vir­tuelle l’espace d’un moment.
Celle qui sou­vent ne fait que pas­ser aime de telles « impro­vi­sa­tions » réflé­chies dans les­quelles s’inscrit une his­toire aussi col­lec­tive que per­son­nelle. Anaïs Nin est pour la pho­to­graphe un double « idéal », une sem­blable soro­rale. Les deux cours exis­ten­tiels et artis­tiques embarquent là où tant d’autres laissent l’espace vide au nom d’un repli «moral ».

L’ artiste y glisse pour voir ce qui en suinte afin que renaisse la femme non réduc­tible aux pré­sup­po­sés. Camille Mora­via appelle autant la ren­contre que l’incompréhension là où tout peut s’emboîter ou se déboî­ter. La créa­trice aime ne pas savoir où elle va for­cé­ment. Elle aime aussi les ques­tions sans réponses qu’elle pose par­fois par « apho­rismes sans gra­vité, essais, ratures, ratages, expé­riences sans len­de­main ».
Là où il y a du flou, il n’existe pas for­cé­ment un loup mais une louve qui mord le regard. Les mâles y trouvent eux-mêmes des miroirs pour se contempler.

jean-paul gavard-perret

Camille Mora­via,  Pre­mière histoire(s), La Non-Maison, Paris, Port des Champs Ely­sées, le 1er octobre 2017.

1 Comment

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One Response to Camille Moravia, Première histoire(s) (exposition)

  1. Valerie

    Cher Mon­sieur,

    Merci pour votre publi­ca­tion j’espère que vous pour­rez venir dimanche 1er octobre 2017 de 15h à 20h au Bateau Vega, Port des Champs-Élysées, 75008 Paris (au pieds du Grand Palais). Au plai­sir de vous y ren­con­trez. Valérie

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