Celle qui vient d’un endroit qui n’existe pas : entretien avec l’artiste Nury Del Ferro.

Nury del Ferro est une col­la­giste d ’excep­tion. Ses œuvres accouchent d’une mixité sou­ve­raine. Un sur­réel jaillit des corps qui laissent dans leurs pré­sences des effu­sions, des amours, des pen­sées et des peurs. Le col­lage per­met d’éliminer ce qui est inutile pour ne conser­ver qu’une force élo­quente où tout se tient.
La pul­sion est per­ma­nente. Une forme de cho­ré­gra­phie tout autant : les deux entre­tiennent un espoir, une aspi­ra­tion afin de déga­ger le monde et l’être de leurs miasmes.

 Entretien :

Qu’est ce qui vous fait lever le matin ?
La vie.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfants ?
Je suis encore une enfant.

A quoi avez-vous renoncé ?
Je renonce tous les jours à gran­dir, mais pas à la sagesse acquise au fil des années.

D’où venez-vous ?
Je viens d’un endroit qui n’existe pas.

Qu’avez-vous reçu en dot ?
L’altruisme

Qu’avez-vous dû «pla­quer » pour votre tra­vail ?
L’inégalité d’opportunités

Un petit plai­sir – quo­ti­dien ou non ?
L’un d’entre autres : contem­pler et sen­tir la nature.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres artistes ?
Dois-je me distinguer ?

Com­ment définiriez-vous votre approche du col­lage ?
Un oiseau en vol entre autres

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
Les oiseaux

Quelle fut votre pre­mière lec­ture ?
“Sin­gur pe lume” (“Sans famille”) d’Hector Malot. J’avais 14 ans.

Quelles musiques écoutez-vous ?
Tout genre de musique qui m’invite à me relaxer, à sen­tir mon exis­tence et l’inspirer. Le piano et le bruit de la mer rem­plissent mes sens.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
Aucun. Il faut avancer.

Quel film vous fait pleu­rer ?
“La Vie est belle ». Le film sym­bo­lise tota­le­ment l’intégrité inté­rieure, l’intelligence et l’amour inconditionnel.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Je vois la femme com­plice de mon intériorité.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
A des gens aveugles de cœur.

Quel lieu a valeur de mythe pour vous ?
Il n’y a pas un lieu. Chaque endroit du monde pos­sède ses propres mythes qui nous per­mettent de com­prendre s culture. Donc, le monde entier a cette valeur.

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Gabriel García Mar­quez, Sara­mago, Pes­soa, Edgar Allan Poe et bien sûr Bau­de­laire (l´homme qui a réussi à renaître et s’imposer dans une époque pleine de tabous).

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Un car­rou­sel musi­cal et un billet de retour au Portugal.

Que défendez-vous ?
Je défends les valeurs humaines en toutes ses expressions.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Cela m’apprend à n’être pas par­faite — car l’amour ne l’est pas.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
La posi­ti­vité reste le moyen par­fait de répondre aux ques­tions négatives.

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
J’ai oublié.

Pré­sen­ta­tion et entre­tien réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 26 juillet 2017.

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