Fabienne Verdier atteint désormais une maîtrise totale de son art. A l’écoute de son intériorité, sa peinture en exprime les affres et les émotions. Se créent des plongées et des osmoses. Elles s’offrent à la contemplation par cette manifestation de la vie intérieure qui permettent aux ombres à elles-mêmes produire certes de l’ombre mais aussi de la lumière.
Bâtie avec de l’invisible et la sensibilité du mental, l’œuvre — créée avec minutie et dextérité — excelle dans une telle extension. Il faut imaginer le corps de l’artiste comme investissant ses œuvres tel un fantôme à l’aise avec ce qu’il rameute de présence. Le regard est en conséquence plongé en des équilibres particuliers d’espaces du silence. Celui-là est pris dans les filets de telles images issues des profondeurs.
La vitesse est saisie de même que l’opaque dans des dentelles de ce qui est normalement fugitif. Echos et moirures du muet trouvent là une capacité d’attente et une sorte de limpidité aussi sourde qu’insolente. L’artiste va découvrir chez Lelong le meilleur moyen de mettre en évidence son impossible trafic avec le silence là où chacune de ses œuvres émet le sien, en vibration.
jean-paul gavard-perret
Fabienne Verdier, Galerie Lelong & Co, Paris.
Elle sera présente à la Fiac du 19 au 22 octobre sur le stand de la galerie.