Laurent & Nathan R. Grison, L’œil arpente l’infini

Paysages du silence

Chez Nathan R. Gri­son l’espace s’élève ou tourne. La maté­ria­lité est omni­pré­sente mais para­doxa­le­ment le pay­sage devient vola­tile. Tout est spa­cieux, figé, volant. L’éparpillement d’une telle para­doxale légè­reté est sou­li­gné par les mots d’un poème lui-même épars/disjoint pour rele­ver le sus­pense des ryth­miques plas­tiques et leur défi.
Dans le jeu des formes dont les élé­ments sont a priori bruis­sants tout reste muet si ce n’est quelques mots de « ponc­tua­tion » et de sou­li­gne­ment. Ils ne cherchent pas à contex­tua­li­ser les images. Et nous sommes dans les mondes qu’aime construire le pho­to­graphe. Ils décollent, prennent leurs trajectoires.

Ses prises ne sont pas des proies mais des émer­veille­ments géo­mé­triques. Le regard est pris dans les filets de l’image mais il est libre aussi de s’y enfuir. Reste la mélo­die des sphères, l’agrément d’embarras aux figures débous­so­lées. Du poème à la pho­to­gra­phie se mani­feste un étrange élar­gis­se­ment. Il per­met éven­tuel­le­ment aux ombres de deve­nir objets C’est aussi ce qui égare, allège, donne un espace archi­tec­tu­ral à la créa­tion de l’invisible par la sen­si­bi­lité du métal, du bois et du béton

jean-paul gavard-perret

Laurent & Nathan R. Gri­son,  L’œil arpente l’infini, Edi­tions Jacques Fla­ment, coll. « Images & mots », La Neu­ville aux Joutes, 2017, 66 p. — 18,00 €.

 

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