Volumétrie du corps et du paysage lumières
Au cœur de l’hiver islandais, Marie Mons aka Aurore Colbert est devenue une nouvelle fois photographe de la nuit et de ses métamorphoses. Visage, corps, lieux deviennent fuligineux : le regard les poursuit. Le deuil se dilue par scintillations. Et la question de la ressemblance embraye sur un au-delà. Se voit ce qui est dû à la transfiguration lumineuse du visage, au territoire qu’il affecte et au jeu qu’il provoque. La littéralité devient abyssale mais aussi avènement.
Là où tout semble coupé du monde se produisent des moments d’arrêts, un plein fragile. Bref, une sorte de présence absolue lorsque le visage semble soumis à un flux d’intensité profonde. Il est à la fois fermé sur lui et s’ouvre. Tout devient sortilège halluciné, inclus et dissous.
L’artiste sait intercepter la lumière à tout ce qu’elle ouvre sans le besoin d’aucune porte. Restent les élans d’air et de lumière. Le visage est travaillé parfois par l’artifice pour multiplier son éclat. Lui font écho des motifs paysagers saisis en une radicalité décisive ou par l’action d’abstraire. Il s’agit de découper pour prendre et prendre pour égarer.
L’Islande reste un mystère. La femme tout autant. Les deux voyagent sous la baguette de la constructrice de sortilèges.
jean-paul gavard-perret
Marie Mons, I am Aurore Colbert said Marie Mons, ARP2 Publishing. Exposition aux Nuits photographiques de Pierrevert, 27 – 30 Juillet 2017.