Circus Minor pour dormir debout
Se voulant «extrait de roche sous l’éboulis » (Bashung), Catherine Gil Alcala n’est que son ersatz. Elle rate totalement le coche. Ce qui peut arriver à tout le monde. Reste une traînée ou une flaque d’oxymores à la prétention rare. N’est pas en effet l’auteur de « Fantaisies militaires » qui veut et quand le néo-surréalisme n’est que de tapisserie, la poésie fait le mur.
La poétesse d’ailleurs n’est pas dupe de son échec. Dans un éclair de lucidité, elle adresse à son lecteur cette supplique : « buvons le vin des inepties ». La bouteille est ouverte et son contenu encalminé au sein de vers apathiques. Ils se veulent cosmiques et définitifs : « Les planètes jouent des tours de passe-passe à l’infini télescopique / Le beau couple d’étoiles paré de pluie, là est la peur du tigre ». Tout n’est que tocs en stucs et tiques sur la peau de mère la poésie.
Spécialiste des adjectifs grandiloquents sans queue ni tête, l’auteur ne propose qu’un salmigondis priapique. A défaut de secousses sismiques, il aurait fallu au moins un songe savant pour faire des miracles. Mais ne reste qu’une monnaie dévaluée : la poésie lui a faussé compagnie dans ce qui se veut provocateur mais tient d’un circus minor à dormir debout : l’huile de vidange poétique roucoule dans des toussotements forts clos et forclos d’une badinerie folklorique.
jean-paul gavard-perret
Catherine Gil Alcala, La Somnambule dans une traînée de soufre, Editions La Maison Brûlée, 28240Saint Maurice Saint Germain, 2016, 108 p. — 13,00 €.
Il y a des erreurs dans vos citations, ce n’est pas :
“Les planètes jouent des tours de passe-passe à l’infini télescopique.“
mais :
“Les planètes jouent des tours de passe-passe dans l’infini télescopique.
Le beau couple d’étoiles parées de pluie, là est la peur du tigre.”
et la deuxième citations “buvons le vin des inepties ” n’a plus grand intérêt sortie de son contexte, le poème entier est :
“Mangeons, buvons le vin des inepties !
le laudanum de quatre-vingt-onze vers macaroniques !
L’alouette poursuit l’épouse du centaure alourdie par le sirop de rose.”
Et ce n’est pas non plus l’huile de vidange qui roucoule mais :
“les mots d’amour roucoulent dans la rivière grenadine. ”
Je ne vois pas en quoi tout cela peut-être taxé de “grandiloquent” ou “une flaque d’oxymores à la prétention rare” ?
C’est plutôt vous qui manquez férocement d’humour !
Vous cherchez apparemment à me descendre en déformant mon écriture ! mais en me comparant à Bashung tout de même à qui je n’avais même pas chercher à faire référence.
Apparemment c’est vous que la poésie a abandonné pour insulter et calomnier ainsi la poésie…
“C’est celui qui dit qui est” comme disent les enfants et Jacques Lacan !