Adèle Nègre aime jouer avec les morceaux du corps, les échelles et les verres dépolis. Se créent divers liens entre l’imaginaire et le réel. Apparemment il ne se passe rien sinon des poses étranges : si bien que chaque fois c’est au regardeur d’imaginer encore. La photographe décompose le mouvement et le fixe, le voyeur crée avec cette immobilité un mouvement là où des formes créent une existence étrange.
S’agit-il d’une comédie humaine, celle de la séduction voire de la sédition ? Les chorégraphies d’Adèle laissent planer le doute. Etude du corps et de ses possibilités de jeu, enjeux de la photographie et ses possibilités : tout est relié en un enracinement teinté d’humour et bien sûr d’érotisme.
Entre sophistication et simplicité, avec légèreté et sérieux les photographies créent un labyrinthe optique. L’ »objet » que nous croyons voir en appelle un autre. Si bien que l’appareil photo sur pied fixe devient une mitrailleuse apparemment inoffensive. Mais le doute est permis. Certes, l’image ne tue pas : elle fait mieux : elle crée une emprise, un questionnement, une sidération.
jean-paul gavard-perret
Adèle Nègre, Exposition, Corridor Elephant, Paris, 2017.
je serai à Paris fin Juin … j’ espère VOIR … au plaisir , Adèle , AnnA