Felicia Fredon & Henri Maccheroni, Les Parisiennes

Dessous noirs et autres voluptés

Féli­cia Fre­don et Henri Mac­che­roni habitent cha­cun à leur manière la femme. Pas n’importe laquelle. La Pari­sienne. Celle qu’on ne voit pas for­cé­ment mais qu’on devine dans son luxe et sa volupté. Sa robe se sou­lève, et sur les trot­toirs de la ville, il s’agit de se perdre pour ima­gi­ner le recto d’un cor­sage, défaire cer­tains lacets, bref fondre entre les den­telles.
Les deux créa­teurs par­sèment de soie noire les roses cares­sées des mots et des pho­to­gra­phies. Ils attachent le corps à ce qui le cache encore lorsque l’abandon arrive au galop du désir. Le lecteur-voyeur res­tera les mains pleines de caresses, tel un amant blanc des femmes en noir.

L’enfer ou le Para­dis lui lèche le regard. Il semble éprou­ver le par­fum de telles femmes aux pas légers. Leurs joues pou­drées, elles les offri­ront avec un geste d’une grâce de nuage à un amant de pas­sage ou un mari de garde. De tels tableaux pari­siens, Bau­de­laire ne les renie­rait pas. Existe un théâtre d’heures qui se vou­draient éter­nelles.
Des seins soyeux remontent un mys­tère, endor­mis. Dès que s’en épous­sette la pous­sière de la rue s’offrent des réponses aux ques­tions que la pudeur empêche de poser.

lire notre entre­tien avec Feli­cia Fredon

jean-paul gavard-perret

Feli­cia Fre­don & Henri Mac­che­roni,  Les Pari­siennes, Edi­tion Le Renard Pâle, Paris, 2017.

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Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Poésie

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