L’art du nécessaire peu : entretien avec l’artiste Mahmoud Hamadani

Fran­chir la fron­tière des appa­rences, chan­ger le corps du réel répond pour Mah­moud Hama­dani non seule­ment au plai­sir mais à la néces­sité exis­ten­tielle et esthé­tique. Les cer­ti­tudes se voient inter­pe­lées par une telle tra­ver­sée. Ce qui reste semble incor­rup­tible et glo­rieux dans une phy­sique qui convient mieux. L’œuvre reste le signe de trans­for­ma­tions, de pas­sages. A la res­sem­blance suc­cède la méta­mor­phose à l’épreuve du temps auquel l’artiste donne une déli­vrance, un nou­veau départ. C’est aussi pour l’artiste un moyen de dire « j’existe et je l’assume » en ce mini­ma­lisme qui s’extrait de la pure illu­sion du descriptif.

Œuvres de l’artiste sur www.dubnermoderne.ch

 Entretien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Je prends un thé ou un café. Selon ce qui est plus faci­le­ment disponible

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Je les pour­suis toujours .

A quoi avez-vous renoncé ?
À tout sauf  à mes rêves.

D’où venez-vous ?
Iran.

Qu’avez-vous reçu en « héri­tage » ?
Mon caractère.

Qu’avez vous dû “pla­quer” pour votre tra­vail ?
Un salaire régulier.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Une nou­velle découverte.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres artistes ?
La même chose qui me dis­tingue de toute autre personne.

Com­ment définiriez-vous votre « mini­ma­lisme » ?
Faire autant que pos­sible et aussi peu que nécessaire.

Quelle fut l’image pre­mière qui esthé­ti­que­ment vous inter­pella ?
Le Por­trait de mon grand-père.

Et votre pre­mière lec­ture ?
« Huck­le­berry Finn ».

Quelles musiques écoutez-vous ?
Bach, parmi d’autres.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
La poé­sie de Hafez.

Quel film vous fait pleu­rer ?
« Viens et vois » par Elem Klimov.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Mon père.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
À personne.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Kabul.

Quels sont les écri­vains et artistes dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Fred Sand­beck, Abbas Kia­ros­tami, Jorge Luis Borges, Alejo Carpentier.

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Rien.

Que défendez-vous ?
Ma santé mentale.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
C’est malin.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?
C’est chou.

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Que cherchez-vous ? Et la réponse est : ce qui est introuvable.

Entre­tien et pré­sen­ta­tion réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 26 mai 2017.

 

1 Comment

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One Response to L’art du nécessaire peu : entretien avec l’artiste Mahmoud Hamadani

  1. Ali Dehlavi

    Je connais deja l’artiste mais grace a vous d’avantage et puis il faut savoir que vous lui avez charme un peu à la fin avec les phrases de Lacan et Allen!

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