Lilian Bourgeat s’est spécialisé dans le surdimensionnement d’objets du quotidien : bottes, brouettes, ampoules électriques. . L’exposition d’Annecy est à ce jour la plus importante de l’artiste. Elle rassemble une quarantaine d’œuvres de « Piggy Bank » (1998) à « Filet » (2017). L’amplification du réel devient aussi poétique qu’inquiétant et bouleverse la perception du monde.
L’exposition se prolonge par une structure qui questionne le devenir des abeilles et de l’homme.
Cérébrale et physique, l’œuvre est l’inflexion ou la résonance d’une liberté formelle renouvelée, enrichie. Des fragments décalés ou assemblés flottent. Par une telle spectralité, la vision du regardeur fluctue. Cet art est essentiel car il est ni contraint, ni programmé : il est porté par une extrême attention autant à l’art qu’au monde.
L’œuvre dans sa mentalisation même crée une émotion particulière : celle d’un face à face sans tension ni précipitation. Elle ne permet plus de se soustraire à une présence mystérieuse et qui a bien peu d’équivalents dans l’art du temps.
jean-paul gavard-perret
Lilian Bourgeat, Exposition, Fondation Claudine et Jean-Marc Salomon, Manège du Haras, Annecy, du 10 juin au 15 octobre 2017.