Agnès Abecassis, Chouette, une ride !

Un roman rien que pour nous, les filles !

Anou­chka David­son, la tren­taine bien son­née, est auteur de romans d’épouvante, elle tra­vaille à la mai­son et réus­sit plu­tôt bien à allier vie pro­fes­sion­nelle et vie de famille. C’est en fai­sant la vais­selle qu’elle règle ses pro­blèmes de page blanche, il lui arrive même de salir des assiettes exprès juste pour pou­voir ter­mi­ner une scène…
Dans sa vie tout roule. « El Marido » (le mari), Choch (la chienne), « les Pyg­mées » (ses filles) et ses copines consti­tuent son uni­vers bien réglé. Mais un jour, sa vie bas­cule : elle se retrouve au beau milieu d’une conver­sa­tion d’ados à laquelle elle ne com­prend rien, un jeune éphèbe d’à peine vingt ans l’appelle « Madame », une ven­deuse lui glisse, l’air de rien, un échan­tillon de crème anti-rides. Elle prend sou­dain conscience qu’elle n’est plus loin de ses qua­rante ans, qu’après ce sera cin­quante et ensuite… 
- Dis, ma Choch’, tu crois que je suis en train de faire une crise de la pré-quarantaine, comme on fait une pré-ménopause ? Je veux dire, c’est pas comme si j’avais envie de m’acheter une voi­ture de sport, ou de chan­ger de mari pour m’en prendre un plus jeune, hein… j’ai pas un neu­rone d’homme non plus…

Elle décide alors de reprendre sa vie en main, part assis­ter au mariage d’une cou­sine sans son mari ni ses enfants ce qui occa­sion­nera des péri­pé­ties rocam­bo­lesques et drô­la­tiques. Au niveau des femmes, je constate que les plus de cin­quante ans sont pra­ti­que­ment toutes blondes. C’est un fait scien­ti­fi­que­ment reconnu, qui se véri­fie ce soir parmi la foule. Le poids qu’elles prennent avec leur méno­pause, elles en allègent leur cou­leur. Cer­taines sont rousses, ou auburn, mais c’est juste une ques­tion de mois avant qu’elles n’abreuvent leur che­ve­lure d’eau oxy­gé­née. Et plus elles prennent de l’âge, plus elles s’éclaircissent. D’ailleurs, elles se tra­hissent incons­ciem­ment. Se réfé­rer à la car­na­tion capil­laire est plus effi­cace pour esti­mer leur âge réel qu’une data­tion au car­bone 14.
Quelques scènes hila­rantes montrent notre héroïne en proie avec le désir d’aventure, comme les deux jours où elle est per­due en forêt en com­pa­gnie de sa meilleure amie, de son cou­sin et d’un bel­lâtre sur lequel elle a cra­qué mais qui s’est révélé n’être que de la poudre aux yeux. Où encore lorsqu’elle se confronte à la réa­lité lorsqu’elle décrit une jour­née au Salon du livre com­pre­nant dédi­caces en série, invi­ta­tion sur un pla­teau d’une radio locale (elle n’écoute que d’une oreille et en pro­fite pour dres­ser sa liste de courses pour la semaine au dos d’un flyer).

Je me suis lais­sée entraî­ner sans grande résis­tance dans le petit monde d’Anouchka avec un grand plai­sir. Cer­tains diront que ce n’est que de la « Chick-lit » (genre lit­té­raire récent qui désigne un roman écrit par une femme pour le mar­ché fémi­nin), mais lais­sons par­ler les gens et pro­fi­tons de ces quelques moment de détente sans culpa­bi­li­ser pour autant.
Après Les tri­bu­la­tions d’une jeune divor­cée, Au secours, il veut m’épouser et Tou­bib or not tou­bib, Agnès Abe­cas­sis, jour­na­liste et chro­ni­queuse lit­té­raire, signe là un gen­til petit roman sans pré­ten­tion, drôle et léger, qui se lit d’une traite. Je vous le conseille, le télé­phone débran­ché, une tasse de thé à la can­nelle et une assiette de petits gâteaux four­rés à la crème à por­tée de main…

i. viry

   
 

Agnès Abe­cas­sis, Chouette, une ride ! , Calman-Lévy, 2009, 255 p. — 17,00 €

 
     

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