Par ses splendeurs barbares, Catherine Ursin invente un univers étrange, sauvage, animal et sexué. Le tout en un art premier. Il s’agit d’une matérialisation paradoxale de l’être et du monde que la mise en abyme du premier dans le second. La peinture trouve là une force aussi érotique que métaphysique. . Existe la quête de l’identité là où les êtres semblent saisis d’un arrêt sur image qui les fixe dans leurs mouvements telles des présences énigmatiques et expressionniste entre le ténébreux que luminescent.
L’œuvre est violente, impertinente, fracassante et drôle — mais au second degré. Il ne s’agit plus de mettre sur la rétine du postiche ou du fantasme dans le mental. La surface n’est plus l’infirmière impeccable des identités. L’imaginaire ne cesse de la tarauder. Tout se met à flotter, à fluctuer en diverses dérives qui ouvrent des seuils et des torsions.
Entretien :
Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
J’préfère rester au lit avec un amant passionné.
Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
Je ne m’en souviens pas. Mes rêves d’adulte emplissent mon cerveau.
A quoi avez-vous renoncé ?
A rien. Sans concession.
D’où venez-vous ?
D’un pays merveilleux au jardin parsemé de fleurs magnifiques aux senteurs euphoriques.
Qu’avez-vous reçu en dot ?
L’altérité.
Un petit plaisir — quotidien ou non ?
Vous parlez de quoi au juste ?
Qu’est-ce qui vous distingue des autres artistes ?
Rien, à chacun son destin.
Comment définiriez-vous votre approche du corps ?
Difficile d’être en accord entre le corps et l’esprit.
Quelle est la première image qui vous interpella ?
La photo de Malcom W. Browne : Thich Quang Duc s’immolant par le feu à Saigon.
Et votre première lecture ?
« Fantômette » de Georges Chaulet (Bibliothèque rose), une justicière masquée.
Quelles musiques écoutez-vous ?
Toutes celles qui me traversent le corps et me poussent à danser.
Quel est le livre que vous aimez relire ?
« Et les poissons partirent combattre les hommes » d’Angélica Liddell.
Quel film vous fait pleurer ?
« I Am Not Your Negro » de Raoul Peck.
Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
Moi.
A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Au Père Noël.
Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Le monde.
Quels sont les artistes et écrivains dont vous vous sentez le plus proche ?
Ceux que je connais et avec qui je partage des projets.
Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
Mes amis et faire la teuf.
Que défendez-vous ?
La tolérance.
Que vous inspire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Fais d’abord l’amour, après on en discute…
Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la question ?“
Apprends à savoir dire NON.
Quelle question ai-je oublié de vous poser ?
Sinon, ça va ?
Présentation et entretien réalisés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 16 mai 2017.