Margaux Derhy, Eponyme

Celles qui n’existent pas

Les femmes de Mar­gaux Derhy ne sont pas de celles qui se laissent ouvrir le cœur en des speed-datings où le visage fait tout. Pour autant, leurs cou­leurs sont vives même si tou­te­fois elles n’ouvrent pas la clé de l’identité. Chaque visage reste une île mys­té­rieuse.
Manière de ren­voyer le corps à son mys­tère ou de lui don­ner le devant de la scène. Adviennent sa poi­gnante sim­pli­cité et sa volupté enjouée. Les myriades de cou­leurs créent une par­ti­tion en propre et des cou­rants alter­na­tifs relient le regard aux portraits.

Para­doxa­le­ment, l’effacement des visages empêche de réduire les formes à leurs appa­rences et le lan­gage plas­tique à une mon­naie de singe. Preuve, comme l’écrit Didi-Huberman, que l’image la plus simple n’est jamais une simple image.

jean-paul gavard-perret

Mar­gaux Derhy, Epo­nyme, lit­te­ra­ture mineure édi­tions, Rouen, 2017 - 8,00 €.

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Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Erotisme

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