A la même époque, l’année dernière, Gallimard publiait la suite des lettres d’un autre maître de l’école (terme discutable) du « nouveau roman » créé autour des éditions de Minuit au début des années 60. La confrontation des deux corpus montre les écarts qu’il existe entre celles et ceux qui se trouvèrent enveloppés sous le même étendard.
Dans ses lettres, Beckett était fidèle à ses œuvres. Celles de Nathalie Sarraute sont de l’ordre de la billevesée et à leur manière « ternissent » une œuvre qui de toute façon est à des années-lumières de celle de l’auteur de L’Innommable. Il suffit de relire les textes de Sarraute pour constater combien ils ont vieilli au moment où ceux de Beckett gardent leur puissance d’images « naïves » (dixit l’auteur lui-même) et sourdes.
A l’époque de cette correspondance, Nathalie Sarraute est une sexagénaire qui joue les jouvencelles. Cela a quelque chose de désolant. L’auteur éprouve des émois de collégienne qui possède l’émerveillement et la satire facile et hors de saison. Ces textes pourraient avoir été écrits par sa fille : ce qui n’est pas un gage de qualité même si certains billets pour « Le Monde » n’étaient pas tous à jeter.
Ces 24 lettres devaient-elles être publiées ? Le doute est permis. Certes, elles ne sont pas pires que celles envoyées par le faux austère Mitterrand à sa maîtresse. Nathalie Sarraute — au moins — évite le ridicule mais les facéties adressées à son mari ne sont d’un intérêt qui n’a rien de littérairement régalien. Elles n’ajoutent rien au lustre d’un écrivain peu à peu oublié et qui aurait besoin de plus que ce fond de tiroir pour se requinquer.
jean-paul gavard-perret
Nathalie Sarraute, Lettres d’Amérique, Édition de Carrie Landfried et Olivier Wagner, Présentation d’Olivier Wagner, Gallimard, Collection Blanche, 2017.
Il faut être bien bête, bien peu familier de l’oeuvre de Sarraute pour écrire un tel torchon de critique! et comparer une oeuvre avec une autre a toujours été à mes yeux l’exercice du fat le plus fainéant qui soit. Sarraute n’est en rien démodée c’est votre pensée rabougrie qui trempe dans l’anecdote la plus vile. Quant à mentionner la présence de sa fille pour vous gausser de lauteur du Planétarium on voit là toute la mesquinerie dont vous êtes capable pour essayer de faire votre intéressant. Si Les Lettres d’Amérique de Sarraute ne vous ont pas semblé un témoignage valable d’un écrivain découvrant un autre continent et en rapportant ses impressions à un correspondant, vous auriez mieux fait de parler de Oui Oui va à la plage: le genre d’ouvrages qui semblent le mieux surseoir à votre indigence.