Phantom of the Paradise (Brian de Palma)

 Quand De Palma a tout Faust

Synop­sis:
Wins­low Leach, jeune com­po­si­teur inconnu, tente déses­pé­ré­ment de faire connaître l’opéra qu’il a com­posé. Swan, pro­duc­teur et patron du label Death Records, est à la recherche de nou­veaux talents pour l’inauguration du Para­dise Club, le palais du rock qu’il veut lan­cer. Il vole la par­ti­tion de Leach en lui fai­sant miroi­ter un contrat en or et le fait enfer­mer pour tra­fic de drogue. Mais ce der­nier par­vient à s’échapper et, après avoir été défi­guré alors qu’il ten­tait de détruire son œuvre, avoir perdu sa voix et être devenu le « fan­tôme » qui meurt d’amour pour Phoe­nix, une jeune cho­riste qu’ il ido­lâtre après l’avoir entendu chan­ter sa can­tate ins­pi­rée du mythe de Faust, il est prêt à tout pour se venger…

« Trai­ter avec le diable fait de vous un démon. »
Cette édi­tion res­tau­rée est agré­men­tée de plé­thore de de bonus et d’un livre de 160 pages. De quoi rendre une bel hom­mage à cet opéra-rock hor­ri­fique et baroque qui s’inspire du « Fan­tôme de l’Opéra », roman de Gas­ton Leroux trans­posé dans le milieu rock’n’roll des années 1970. Brian De Palma pro­pose ainsi un film qui mêle cette réfé­rence lit­té­raire au mythe de la dam­na­tion de Faust, Leach le génie deve­nant mal­gré lui l’instrument de Swan le Diable. Si le film com­mence par un hom­mage amu­sant à la musique des six­ties, très rapi­de­ment le cynisme d’autres œuvres lit­té­raires telles que Fran­ken­stein ou Le Por­trait de Dorian Gray vient brouiller l’image car­too­nesque initiale.

Il s’agit pour l’essentiel ici pour celui qui est alors en 1974 un jeune cinéaste de cri­ti­quer la double indus­trie du disque et du cinéma. Loin de toute comé­die musi­cale « clas­sique », Phan­tom of the Para­dise – qui consacre plu­tôt le genre musi­cal du Glam Rock (marque du Bowie qui en est le contem­po­rain)  – dénonce la per­ver­sion subie par l’art à cause de la logique mains­tream du capi­ta­lisme mer­can­ti­liste : à bien y regar­der, Leach est condamné à se sou­mettre aux exi­gences du pro­duc­teur du label Death Records per­ce­vant dans sa musi­ca­lité le filon du siècle, faute de quoi sinon il sera exclu du « sys­tème »… ce qui lui arrive de toute façon, sur le modèle d’une pro­phé­tie auto­réa­li­sa­trice (avec comme comble du châ­ti­ment pour un musi­cien rêvant d’être écouté d’être défi­guré par une presse à disque ! Ce qui le condamne du moins pour la suite à ne plus pou­voir être vu).
Et ce n’est pas son audi­toire ou public poten­tiel qui le sau­vera puisque le por­trait au vitriol qui en est fait montre une plèbe de dégé­né­rés assoif­fés d’émotions cathar­tiques et bien inca­pables de dis­tin­guer un effet scé­nique toni­truant de la mort réelle sur scène du chan­teur déjanté Beef. De là à pen­ser que le show busi­ness vam­pi­rise tout sur son pas­sage, n’y a qu’un pas. Ce dont se sou­vien­dront peut-être les membres du groupe Kiss ayant ensuite repris les maquillages noir et blanc du groupe des Undead vu dans le film… Tou­jours est-il que Le Phan­tom semble voué à ne connaître le suc­cès qu’en ven­dant son âme à (black) Swan et que ce n’est qu’en tuant ce der­nier qu’il pourra renaître …en mourant.

Douche froide
Même si le clin d’oeil appuyé et iro­nique à la scène de la douche dans le Psy­chose d’Hitchcock fait sou­rire, il n’en reste pas moins que la dimen­sion fourre-tout du film, même si elle annonce la patte géniale d’un des grands réa­li­sa­teurs du ving­tième siècle (ce dont témoignent déjà ici tra­vel­lings cir­cu­laires, split-screens et autres plans-séquence en caméra sub­jec­tive mais aussi les thé­ma­tiques du com­plot et du double), ne séduira pas tous les spec­ta­teurs. (Sur­anné et démodé, le visuel psy­ché­dé­lique déca­dent peut en décon­te­nan­cer plus d’un.)
Mais elle pourra paraître encore convain­cante à celui qui verra dans la mons­truo­sité ici épin­glée une illus­tra­tion de la pureté musi­cale tou­jours bat­tue en brèche par l’industrie et la tech­no­lo­gie. Et de facto et plus pro­fon­dé­ment – voir la scène du stu­dio d’enregistrement où, en paral­lèle à Leach qui com­pose sa canate, Swann, par son art consommé de la régie et des effets acous­tiques par­vient depuis sa console, où il com­pose à la même vitesse que son homo­logue, à méta­mor­pho­ser la voix quasi inau­dible du Fan­tôme en un timbre cris­tal­lin —  une remise en ques­tion de l’authenticité comme de la vérité de toute pro­duc­tion artis­tique sou­mises aux normes (défor­mantes) en vigueur.
Oscil­lant de manière indé­ter­mi­née entre pam­phlet et paro­die, une œuvre à mi-chemin entre opéra rock et gothique baroque qui ravira donc sur­tout les fans de la pre­mière heure.

fre­de­ric grolleau

Phan­tom of the Paradise

De : Brian De Palma

Avec : Paul Williams, William Fin­ley, Jes­sica Har­per, George Mem­moli, Harold Oblong

Sor­tie le : 12 avril 2017

Dis­tri­bu­tion : Car­lotta Films

Durée : 92 minutes

Film classé : Tous publics

Nombre de DVD / Blu-Ray : 3

Prix : 49,99 €.

 

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. BRIAN DE PALMA DANS LES COULISSES DU PARADISE (33 mn)

Retour sur l’aventure Phan­tom of the Para­dise avec son réa­li­sa­teur Brian De Palma.

. ENTRETIEN DE PAUL WILLIAMS PAR GUILLERMO DEL TORO (72 mn)

Paul Williams revient sur sa vie et sa car­rière, dont Phan­tom of the Para­dise fut l’apogée.

. LE FIASCO SWAN SONG (11 mn)

De « Swan Song Enter­prises » à « Death Records ». Retour sur ce chan­ge­ment imprévu.

. CARTE BLANCHE À ROSANNA NORTON (10 mn)

La cos­tu­mière du film évoque la concep­tion des cos­tumes des per­son­nages principaux.

. PARADIS PERDU ET RETROUVÉ

Une sélec­tion de six scènes cou­pées ou alternatives.

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Le livre

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« Qu’est-ce que c’est qu’un film “com­mer­cial”, déjà ? Com­ment savoir si un réa­li­sa­teur fait un film parce qu’il est com­mer­cial, ou parce qu’il cor­res­pond à un désir per­son­nel ? Les gens pensent sou­vent qu’un film per­son­nel n’est for­cé­ment pas com­mer­cial, mais ce n’est pas aussi simple que ça. J’aimerais bien faire un film que les gens aient vrai­ment envie de voir. Fel­lini aussi, et ça ne fait pas de lui un réa­li­sa­teur “com­mer­cial”. » — Brian De Palma

Dr. Brian and Mr. De Palma explore la dua­lité inhé­rente à l’œuvre de Brian De Palma à l’aune de Phan­tom of the Para­dise. Au gré d’un entre­tien fleuve avec ce der­nier, d’analyses et d’une revue de presse, l’approche ico­no­claste du réa­li­sa­teur se dévoile, entre célé­bra­tion et cri­tique de la culture popu­laire. Un ouvrage inédit agré­menté des paroles de toutes les chan­sons du film et de 40 pho­tos d’archives.

 

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