Angela Marzullo, Feminist Energy Crisis (exposition)

Le Pays où tout est permis

Angela Mar­zullo ne cesse de créer une métal­lur­gie étrange afin de ser­tir allu­si­ve­ment, impli­ci­te­ment le secret du fémi­nin. Il se dégage de la simple recherche du com­plé­ment mas­cu­lin. Les pho­to­gra­phies demeurent des ruses iro­niques — et au besoin des attrape-nigauds – où il est rap­pelé à la femme de s’assumer et de s’amuser des rôles qu’on veut lui faire jouer.
Seule la feinte de pudeur éva­nes­cente ou quasi bur­lesque dévoile le secret du corps fémi­nin que les hommes amné­sient à leur guise. L’artiste donne ses coups sans pour autant affi­cher une pos­ture mili­tante de manière basique. Sa révolte est plus pro­fonde. Il s’agit de retrou­ver une paix sou­ve­raine où la femme n’est plus prise pas n’importe qui et pour n’importe quoi.

En consé­quence, Angela Mar­zullo ne cesse d’affirmer une liberté sou­ve­raine. Le tout en une sub­tile élé­gance face aux tabous et la masse pul­lu­lante des bles­sures faites au fémi­nin. Le seul viol reven­di­qué par la pho­to­graphe est celui de la pen­sée. Contre un ascé­tisme moral qui rejette l’intimité, l’artiste ose un art par­ti­cu­lier. Elle ose se parer de coquet­te­ries dis­si­dentes pour lais­ser appa­raître ce qui tenu comme « inconnu », clan­des­tin, absorbé, épongé. S’inscrit pas à pas le pays où tout est per­mis. Il n’est pas donné à voir mais à rechercher.

jean-paul gavard-perret

Angela Mar­zullo, Femi­nist Energy Cri­sis, Centre de la pho­to­gra­phie Genève, jusqu’au 13 mars 2017.

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