Sandro Garbo, Steve McQueen in Le Mans

 « Je ne sais pas si je suis un acteur qui pilote ou un pilote qui joue dans des films. »

En 1970, Steve Mac­Queen tente de trans­mettre sa pas­sion du sport auto­mo­bile dans un film sobre­ment inti­tulé Le Mans. Le tour­nage tourne à la catas­trophe (départ du réa­li­sa­teur puis de la femme de  l’acteur, scé­na­rio inabouti, acci­dents à répé­ti­tion, pilote amputé, bud­get ini­tial explosé…). Le film raconte l’histoire de Michael Dela­ney, pilote auto­mo­bile qui revient sur le cir­cuit des 24H du Mans après un grave acci­dent sur­venu sur cette piste un an aupa­ra­vant et se pré­pare à cou­rir de nou­veau les 24 Heures du Mans et à affron­ter Stah­ler, son rival alle­mand. Au même moment, il tombe amou­reux de Lisa, l’épouse de son coéqui­pier décédé… A la sor­tie du film en 1971, les cri­tiques ne sont pas tendres et le public ne suit pas aux Etats-Unis. Avec des témoi­gnages et des docu­ments d’archives inédits, Gabriel Clarke John McKenna en pro­pose un docu­men­taire édi­fiant : Steve McQueen : The Man & Le Mans en 2015. C’est ce même Steve McQueen disant  : « Je ne sais pas si je suis un acteur qui pilote ou un pilote qui joue dans des films. » qui revient au tra­vers d’une BD adap­tant cette épo­pée au 9e art:  Steve McQueen in Le Mans.

Véri­table tra­vail de pas­sion­nés des­tiné aux pas­sion­nés, la bande des­si­née adap­tée par le peintre/dessinateur San­dro Garbo repré­sente un opus tita­nesque qui a néces­sité 3 ans de pré­pa­ra­tion et l’aide artis­tique de plu­sieurs des­si­na­teurs. On y retrouve la Porsche 917K pilo­tée par « The King Of Cool », la Fer­rari 512S mais éga­le­ment d’autres modèles tout aussi vin­tage. Et le lec­teur ne pourra qu’être saisi par le réa­lisme du des­sin, à la minu­tie impec­cable, les pano­ra­miques et les cadrages omni­pré­sents qui par­ti­cipent de l’effet de vitesse et d’immersion recher­chés.
Tous les afi­cio­na­dos des voi­tures anciennes, du film Le Mans ou du “King of Cool” trou­ve­ront là, outre un col­lec­tor indis­pen­sable, un hom­mage sin­cère à la pas­sion auto­mo­bile de Steve McQueen qui vou­lut pro­duire le meilleur film jamais tourné sur la course auto­mo­bile, entre­prise qui lui coûta de fait beau­coup et ne fut sans doute pas à la hau­teur de ses attentes.

L’acteur mythique ne pou­vait ima­gi­ner mieux, pour réa­li­ser son rêve, que Le Mans, une des plus anciennes et la plus pres­ti­gieuse course d’endurance au monde. Nous ne pou­vions ima­gi­ner mieux, pour réa­li­ser le nôtre, dis­po­ser d’une ver­sion papier de réfé­rence de ce pro­jet, que ce  Steve McQueen in Le Mans  de San­dro Garbo et ses nom­breux amis illus­tra­teurs de talents. Il est vrai, comme le disent les per­son­nage de Piero et Dela­ney dans les pages d’ouverture de l’album que,  « …si tu ne viens pas pour gagner, …autant res­ter chez toi ».

fre­de­ric grolleau

San­dro Garbo (adap­ta­tion), Steve McQueen in Le Mans, Garbo Stu­dio, décembre 2016, 32, 00 €.

http://mcqueenlemans.com/

 

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