Portrait de l’artiste en quasi sirène : entretien avec Marie-Noelle Pécarrère

Marie-Noelle Pécar­rère cultive dans ses œuvres une grâce par­ti­cu­lière où l’être se mêle à une flore et une faune que ne renie­rait pas Peter Gree­na­way et son Dra­wing by num­bers. L’inachèvement lié à la vie est inter­rogé par dif­fé­rents mixages d’éléments et d’échelles capables de créer poro­si­tés, pré­sences, imbri­ca­tions, impli­ca­tions intem­pes­tives. C’est aussi une manière pour l’artiste de se battre avec ses pesan­teurs et ses démons inté­rieurs. Anne-Noelle Pécar­rère, loin des pré­sup­po­sés, pose et repose la ques­tion de la forme au-delà des contraintes réa­listes. La nar­ra­tion s’oppose aux per­son­nages tels qu’ils sont réel­le­ment, en culti­vant la défiance et la déri­sion. S’engage dans une épreuve du regard, un élar­gis­se­ment de nos hori­zons sans abo­lir doutes et questionnements.

 Entretien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Pour­quoi le matin ?

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Enfant, je rêvais d’être clown, clown c’est déjà un peu artiste, non ?

A quoi avez-vous renoncé ?
Au renoncement.

D’où venez-vous ?
Du sable au bord de la vague…

Qu’avez-vous reçu en « héri­tage » ?
Le Métissage.

Qu’avez vous dû “pla­quer” pour votre tra­vail ?
Le Confort.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
L’indolence.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres artistes ?
Le plus ou moins !…

Com­ment définiriez-vous votre approche de la fémi­nité ?
ambivalence.

Quelle fut l’image pre­mière qui esthé­ti­que­ment vous inter­pella ?
Les auto­mates en bois que fabri­quait mon grand-père maternel.

Et votre pre­mière lec­ture ?
« J’irai cra­cher sur vos tombes ».

Quelles musiques écoutez-vous ?
éclectiques,

Quel est le livre que vous aimez relire ?
« La cité des nuits écarlates ».

Quel film vous fait pleu­rer ?
«
La splen­deur des Amberson ».

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Je serais effrayée d’y voir quelqu’un d’autre.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
J’ose toujours !…

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Saint-Louis du Sénégal.

Quels sont les écri­vains et artistes dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Les indisciplinés,

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Le pro­chain livre de Jean-Claude Roure,

Que défendez-vous ?
La liberté d’opinion.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
En Amour comme en Art : L’impossible.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
La mau­vaise ou celle que per­sonne ne veut entendre.

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Dans notre monde y a-t-il tou­jours de la place pour la beauté ?

Pré­sen­ta­tion et inter­view réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com , le 27 jan­vier 2017.

 

 

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