A l’époque de la téléréalité, on peut vivre de sa monstruosité
Le nouvel Angot est sorti. Il commence sur la lunette des gogues et se termine comme un roman de gare : au début elle mange du jambon sur la zigounette de son père et à la fin (25 minutes plus tard car le livre est très court c’est son seul mérite) elle parle à son sac de voyage.
Nouveau est un grand mot. Elle écrit presque toujours la même histoire depuis 20 ans et toujours aussi mal.
Elle n’a qu’un seul sujet et il ne présente aucun intérêt : elle.
Écrit aussi platement que d’habitude, son dernier opus est un mélange de Oui-oui au cabinet et de rapport de gendarmerie.
Dénuée de style, elle est aussi dénuée de vocabulaire, elle a une prédilection pour les verbes être, avoir et faire. Mais celui qu’elle emploie le mieux c’est faire faire.
Elle l’a encore dit à Mme Clarck sur France-Inter elle fait des livres. Elle doit sans doute trouver qu’écrire est un gros mot et son père lui avait interdit d’utiliser les gros mots ; elle avait le droit de lui sucer le sexe, de se faire sodomiser, mais pas de dire de gros mot. A moins qu’elle ne se rende compte qu’elle ne sait pas vraiment écrire. Ce serait cependant étonnant, Mme Angot n’ayant ni humour ni recul sur elle-même.
Car ce petit livre dans lequel on chercherait en vain une phrase à retenir ne relève pas de la littérature mais de la psychanalyse. Ce que devrait faire Mme Angot au lieu de gagner de l’argent sur cette abomination, c’est aller voir un psy. Mais les livres peuvent rapporter gros alors que les psy coûtent cher, surtout quand on ne veut pas guérir.
Telle est pourtant la seule démarche : se raconter, non pas sur la place publique mais dans l’intimité d’un cabinet médical. Et payer pour être écouté.
Or elle fait exactement le contraire. Si encore elle prenait des cours de français avec ses droits d’auteur. Même pas. Si elle achetait un dictionnaire car on sent bien qu’elle a du mal avec les mots. Elle a le même vocabulaire que feu Georges Marchais plus fellation et sodomie qu’il n’employait pas : c’est dommage ça aurait mis un peu de piment dans les débats du comité central.
Un écrivain c’est quelqu’un qui parle des autres en faisant semblant de parler de lui ou qui parle de lui en affectant de parler des autres. Elle, elle parle d’elle en faisant semblant de parler d’elle. Même quand elle ne dit pas « je ».
On ne peut bâtir une œuvre d’art quand son horizon est bouché par sa propre image. On ne peut pas non plus, comme le disait François Truffaut, régler ses comptes en faisant une œuvre d’art.
Le livre de Christine Angot est, comme tous les précédents, une imposture qui enchante la presse bien pensante qui croit encore qu’on peut faire jaillir des étoiles en remuant de la boue.
Quant à son père (qui lit Le Monde personne n’est parfait) il est doublement coupable : il a violé sa fille et de sa relation incestueuse sont nés des monstres : les livres de celle-ci.
Hélas, à l’époque de la téléréalité, on peut vivre de sa monstruosité.
Fabrice del D’Angot
Christine Angot, Une semaine chez papa, Flammarion, sept. 2012, 100 p. — 14,00 €.
On en tomberait de son voltaire si rire n’était pas, finalement, la meilleure réponse à tout ce cirque : Angot vient de recevoir le Prix Sade (sic) !
Hé oui, encore une imposture tant le monde littéraire du divin marquis est aux antipodes de la “merdirature” qu’ose encore “écrire” madame Angot…
Un jour, un ami qui avait dû m’entendre exprimer un peu de curiosité pour cet auteur à l’époque où j’étais encore vierge de toute angoterie, m’offrit le CD de « L’Inceste » lu par l’auteur elle-même ! Coup double : j’eus droit au texte et à la voix de l’auteur !
Je sais, ça ne se fait pas : je rendis son cadeau à mon ami.
Il y a des gens qui dépensent tellement d’énergie à se faire passer pour écrivains qu’il ne leur en reste plus pour l’être vraiment.