Christine Angot, Une semaine chez papa

 A l’époque de la télé­réa­lité, on peut vivre de sa monstruosité

Le nou­vel Angot est sorti. Il com­mence sur la lunette des gogues et se ter­mine comme un roman de gare : au début elle mange du jam­bon sur la zigou­nette de son père et à la fin (25 minutes plus tard car le livre est très court c’est son seul mérite) elle parle à son sac de voyage.

Nou­veau est un grand mot. Elle écrit presque tou­jours la même his­toire depuis 20 ans et tou­jours aussi mal.

Elle n’a qu’un seul sujet et il ne pré­sente aucun inté­rêt : elle.

Écrit aussi pla­te­ment que d’habitude, son der­nier opus est un mélange de Oui-oui au cabi­net et de rap­port de gendarmerie.

Dénuée de style, elle est aussi dénuée de voca­bu­laire, elle a une pré­di­lec­tion pour les verbes être, avoir et faire. Mais celui qu’elle emploie le mieux c’est faire faire.

Elle l’a encore dit à Mme Clarck sur France-Inter elle fait des livres. Elle doit sans doute trou­ver qu’écrire est un gros mot et son père lui avait inter­dit d’utiliser les gros mots ; elle avait le droit de lui sucer le sexe, de se faire sodo­mi­ser, mais pas de dire de gros mot. A moins qu’elle ne se rende compte qu’elle ne sait pas vrai­ment écrire. Ce serait cepen­dant éton­nant, Mme Angot n’ayant ni humour ni recul sur elle-même.

Car ce petit livre dans lequel on cher­che­rait en vain une phrase à rete­nir ne relève pas de la lit­té­ra­ture mais de la psy­cha­na­lyse. Ce que devrait faire Mme Angot au lieu de gagner de l’argent sur cette abo­mi­na­tion, c’est aller voir un psy. Mais les livres peuvent rap­por­ter gros alors que les psy coûtent cher, sur­tout quand on ne veut pas guérir.

Telle est pour­tant la seule démarche : se racon­ter, non pas sur la place publique mais dans l’intimité d’un cabi­net médi­cal. Et payer pour être écouté.

Or elle fait exac­te­ment le contraire. Si encore elle pre­nait des cours de fran­çais avec ses droits d’auteur. Même pas. Si elle ache­tait un dic­tion­naire car on sent bien qu’elle a du mal avec les mots. Elle a le même voca­bu­laire que feu Georges Mar­chais plus fel­la­tion et sodo­mie qu’il n’employait pas : c’est dom­mage ça aurait mis un peu de piment dans les débats du comité central.

 Un écri­vain c’est quelqu’un qui parle des autres en fai­sant sem­blant de par­ler de lui ou qui parle de lui en affec­tant de par­ler des autres. Elle, elle parle d’elle en fai­sant sem­blant de par­ler d’elle. Même quand elle ne dit pas « je ».

On ne peut bâtir une œuvre d’art quand son hori­zon est bou­ché par sa propre image. On ne peut pas non plus, comme le disait Fran­çois Truf­faut, régler ses comptes en fai­sant une œuvre d’art.

Le livre de Chris­tine Angot est, comme tous les pré­cé­dents, une impos­ture qui enchante la presse bien pen­sante qui croit encore qu’on peut faire jaillir des étoiles en remuant de la boue.

Quant à son père (qui lit Le Monde per­sonne n’est par­fait) il est dou­ble­ment cou­pable : il a violé sa fille et de sa rela­tion inces­tueuse sont nés des monstres : les livres de celle-ci.

 Hélas, à l’époque de la télé­réa­lité, on peut vivre de sa monstruosité.

 Fabrice del D’Angot

 Chris­tine Angot,  Une semaine chez papa, Flam­ma­rion, sept. 2012, 100 p. — 14,00 €.

2 Comments

Filed under Non classé, On jette !

2 Responses to Christine Angot, Une semaine chez papa

  1. françois xavier

    On en tom­be­rait de son vol­taire si rire n’était pas, fina­le­ment, la meilleure réponse à tout ce cirque : Angot vient de rece­voir le Prix Sade (sic) !
    Hé oui, encore une impos­ture tant le monde lit­té­raire du divin mar­quis est aux anti­podes de la “mer­di­ra­ture” qu’ose encore “écrire” madame Angot…

  2. Drouin

    Un jour, un ami qui avait dû m’entendre expri­mer un peu de curio­sité pour cet auteur à l’époque où j’étais encore vierge de toute ango­te­rie, m’offrit le CD de « L’Inceste » lu par l’auteur elle-même ! Coup double : j’eus droit au texte et à la voix de l’auteur !
    Je sais, ça ne se fait pas : je ren­dis son cadeau à mon ami.
    Il y a des gens qui dépensent tel­le­ment d’énergie à se faire pas­ser pour écri­vains qu’il ne leur en reste plus pour l’être vraiment.

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