Les personnages de ces quatre textes ont quelque chose d’obsessionnel. Mais il est vrai – et comme le dit un vieux proverbe — que « les poules ne font pas des merles ». Les héros de Séréna sont donc à son image. Et on lui en sait gré. Car étant notre semblable, notre frère nous nous retrouvons en eux. Et bien sûr en Elles. Celles qu’on voit en premier « Assises, avec leurs couvertures. Et qu’en voyant on se souvient d’avoir vues, dans les magazines, sur les écrans, ou même avant, courir dans les rues pour s’approvisionner en échappant aux balles ».
Dès lors, tout est possible même le pire. Et les mises en garde ne servent à rien. Il y a toujours mieux à faire qu’à trembler et se prendre la tête sur les bons moyens de se comporter.
Dans un « Wagon » (titre d’un des quatre textes), comme ailleurs, les usagers sont prêts à en sortir animés de bien des vices potentiels. Et celles qui sont les (mais pas forcément) premières ont beau jouer les mères protectrices, ce qui est cherché en elles et moins la maternité qu’un « éthernité » des plus provisoires. Qu’importe si les relevailles auront lieu ou non. Au besoin, pour rembourrer l’abîme, un vieil album de Lou Reed (« Transformer » bien sûr) permettra à la dérive de se poursuivre.
jean-paul gavard-perret
Jacques Serena, Elles en premier toujours, Babelio, 2016
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