Un jeu de pistes pour… cinq tombes
Ce nouveau roman, coécrit par Clive Cussler et Thomas Perry, débute en 453 de notre ère par le récit des funérailles de ce roi nomade, mort étouffé par un saignement de nez la nuit de ses noces avec une nouvelle et jeune épouse. Sa dépouille repose en un lieu tenu secret car les mille guerriers qui ont creusé son tombeau et ont caché son triple cercueil ont été froidement exécutés dès leur retour.
Sam et Remi Fargo, présentés par la presse à sensations comme des vulgaires chasseurs de trésor, sont en fait des passionnés d’histoire. Présentement, ils participent, sans contrepartie financière, à une campagne de fouilles pour mettre à jour un village englouti au large des côtes de Louisiane. Mais, depuis trois jours, de mystérieux individus les surveillent. Sam et Remi, pour savoir qui ils sont, les entraînent dans un bayou, puis fouillent leur bateau apprenant pour qui ils travaillent.
Selma Wondrash, directrice des recherches des Fargo, prend du bon temps en lisant pendant qu’ils sont éloignés. C’est Albrecht Fischer, professeur de l’université d’Heidelberg, qui la sort de son livre. Il a fait une découverte incroyable sur un champ de bataille de l’Antiquité tardive. Il a besoin de l’aide de ses amis. Convaincus de l’importance de la trouvaille, ils le rejoignent à Berlin. Il a rapporté de Hongrie, en rusant, le squelette d’un Hun mort vers 450 après Jésus-Christ. Si le professeur a eu le sentiment d’être surveillé pendant ses fouilles, d’être espionné, les Fargo, en le quittant, repèrent des suiveurs. Parmi eux, deux personnes étaient déjà en Louisiane… Et puis Albrecht, qui devait les rejoindre à leur hôtel pour dîner, disparaît. Dès lors, les événements mouvementés s’enchaînent. Que peut-il avoir découvert qui impose tant d’actions violentes pour protéger ce secret ?Et quel secret ?
Attila reste dans les mémoires des populations d’Europe de l’Ouest comme un conquérant implacable, cruel, surnommé d’ailleurs Le Fléau de Dieu. Ses faits ont été amplifiés, repris pour valoriser ceux qui se sont opposés à lui. On sait que la gloire est plus grande quand les épreuves traversées le sont, quand les ennemis affrontés étaient monstrueux. Des recherches historiques récentes dévoilent qu’Attila et ses hordes étaient, en matière de cruauté, dans la moyenne de l’époque et que leurs adversaires n’avaient rien à apprendre d’eux.
La principale source d’informations sur ce monarque provient des écrits de Priscus, un diplomate romain qui passa quelques années près de lui et qui a la réputation d’un chroniqueur fiable. Mais des chroniqueurs plus contemporains ont retranscrits moult fois les fragments originaux avec des objectifs qui amenaient à les adapter aux buts recherchés.
Thomas Perry, né en 1947, est un scénariste, producteur et un auteur de romans policiers et de thrillers. Son premier livre, The Butcher’s Boy, paru en 1982 a été traduit en français en 1985 par Les Presses de la Cité sous le titre Le Garçon boucher. Avec le couple Sam et Remi, qui ne sont pas sans rappeler pour les plus anciens la célèbre série de télévision L’Amour du risque, les auteurs développent des intrigues autour de recherches archéologiques, historiques, donc de quêtes de trésors. Les héros se heurtent à des adversaires qui veulent s’en emparer à leur seul profit et non pour en faire profiter la communauté humaine.
C’est la quatrième équipée du duo après L’Or de Sparte, L’Empire perdu et Le Royaume du Mustang (Tous chez Grasset, 2012 –2013 –2015). Cette série de romans d’aventure, comme toutes celles écrites par Clive Cussler, est si bien documentés qu’elle présente, au-delà de l’action, un intérêt certain et un point de départ solide pour approfondir le sujet.
Les tombes d’Attila ne déroge pas à la règle et offre, avec ses actions débridées, ses personnages calibrés pour assurer leur rôle, un bon moment de lecture-détente.
serge perraud
Clive Cussler & Thomas Perry, Les tombes d’Attila (The Tombs), traduit de l’anglais –États-Unis – par Florianne Vidal, Grasset, coll. “Thriller”, novembre 2016, 352 p. – 21,50 €.